Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a publié mardi 13 Juin 2023, le rapport final du Groupe d’experts sur la République Démocratique du Congo.
Dans ce rapport, le Groupe d’experts sur la RDC a noté l’aggravation du conflit dans l’est du pays et la situation tendue dans la région, compromettant la paix et la stabilité du pays.
Selon ces experts de l’ONU, le Rwanda a utilisé son armée nationale pour soutenir les terroristes du M23 et mener des opérations militaires dans l’Est de la RDC, en violation de la souveraineté du Congo-Kinshasa.
« Le Groupe d’experts a obtenu de nouvelles preuves des interventions directes de la Force de défense rwandaise (RDF) en République démocratique du Congo, soit pour renforcer les combattants du M23 soit pour mener des opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les groupes armés locaux. Le Groupe d’experts a identifié plusieurs commandants et responsables de la RDF qui coordonnent les opérations de la Force en République démocratique du Congo », peut-on lire dans ce rapport.
Et d’ajouter : «Malgré les initiatives menées aux niveaux bilatéral, régional et international pour désamorcer la crise liée au Mouvement du 23 mars (M23), ce groupe armé, qui fait l’objet de sanctions, a continué d’étendre considérablement son territoire et de multiplier ses attaques, causant une crise humanitaire de grande ampleur et le déplacement de plus d’un million de civils dans la province du Nord-Kivu. Les annonces de retrait et de désengagement, apparemment éphémères et stratégiques, avaient principalement pour but de gagner du temps face à la montée de la pression internationale».
A en croire ces experts de l’ONU, la diversité des équipements militaires du M23, dont certains de production récente, atteste des violations de l’embargo sur les armes.
« Le M23 a également tenté de se faire des alliés dans le Sud -Kivu, en particulier le groupe armé Twirwaneho, dans le but d’y ouvrir un front. La diversité des équipements militaires du M23, dont certains de production récente, montre l’importante puissance de feu du groupe armé et atteste des violations de l’embargo sur les armes», ont dit ces experts de l’ONU.
Par ailleurs, le M23 a adopté un nouveau schéma d’attaques contre la population civile, menant des opérations meurtrières visant des populations associées aux FDLR et à d’autres groupes armés, ou soupçonnées de les soutenir. Les viols, y compris les viols collectifs perpétrés par des combattants du M23, ont été fréquents.
Il sied de noter que les trois provinces de l’est de la République Démocratique du Congo ont connu des moments d’une intense violence, et le conflit intercommunautaire dans la province de Maï-Ndombe s’est intensifié. La situation politique est restée tendue à l’approche des élections générales prévues pour décembre 2023.
Les conditions de sécurité et la situation humanitaire dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont continué à se dégrader considérablement, malgré le déploiement de plusieurs acteurs armés, Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Casque bleus de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est, Forces de défense populaires de l’Ouganda et sociétés militaires privées, et l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri, qui dure depuis maintenant deux ans, a dit le Groupe d’experts.
Lire le Rapport du Groupe d’experts ici
Le Hautpanel