Les éléments de la Police nationale congolaise ont réprimé sauvagement, la marche de l’opposition congolaise, ce mercredi 27 décembre 2023, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Cette marche dont l’itinéraire était connu d’avance, devrait partir du Boulevard Triomphal dans la Commune de Kalamu jusqu’au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur le boulevard du 30 juin dans la Commune de la Gombe. Mais ladite marche avait été interdite la veille, par le vice-premier ministre de l’Intérieur et Sécurité Peter Kazadi, parce qu’elle violait les dispositions légales en RDC.
« Nous nous sommes engagés dans un jeu qui a des règles, nous devons respecter ces règles jusqu’au bout, de telle sorte que s’il y a quelqu’un qui veut sortir des règles ou viole la loi, trouvera les forces de défense et de la sécurité devant lui», avait déclaré Peter Kazadi devant la presse. Car les contentieux électoraux sont portés devant les juridictions compétentes, notamment, la Cour constitutionnelle, dans le cas de la Présidentielle.
Cette mise en garde n’était du goût des cinq candidats Président de la République, entre autres, Théodore Ngoy Ilunga Wa Nsenga, Jean-Claude Baende Etafe Eliko, Nkema Liloo Bokonzi Loli, Martin Fayulu Madidi, et Denis Mukwege Mukengere, qui ont choisi la rue pour dénoncer les irrégularités constatées lors des opérations de vote du 20 décembre dernier.
Comme un seul homme, ils ont dénoncé le simulacre d’élections du 20 décembre 2023, simulacre planifié, et exécuté de main de maître par la CENI au profit d’un seul candidat.
“Rappelant que l’exposé des motifs de la Constitution énonce qu’en vue de mettre fin aux crises politiques récurrentes de légitimité auxquelles est confronté notre pays depuis son indépendance, le 30 juin 1960, et de donner au pays toutes les chances de se reconstruire, les délégués de la classe politique et de la société civile, forces vives de la Nation, réunis en Dialogue intercongolais, ont convenu, en décembre 2002, de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle Constitution démocratique sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants, au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles;
Attendu qu’il est de notoriété publique, que les opérations de vote du 20 décembre 2023 qui se sont prolongées illégalement et irrégulièrement jusqu’au 25 décembre, n’ont été ni libres, ni pluralistes, ni démocratiques, ni transparentes, ni crédibles, aux yeux de tout Congolais et de tout observateur national ou international animé de bonne foi», avaient –ils déclaré dans cette correspondance appelant les congolais à la marche.
Par ailleurs, ces opposants au régime de Félix Tshisekedi soulignent que la protestation est contre la naissance d’une nouvelle crise politique dont la cause fondamentale sera la contestation de la légitimité des animateurs des institutions de la République que la CENI s’apprête à proclamer comme ayant été élus, à l’issue du simulacre d’élections du 20 décembre 2023, prolongé illégalement et irrégulièrement jusqu’au 25 décembre 2023.
Alors que le bilan provisoire n’est pas encore établi, plusieurs personnes ont été blessées par la police lors des tirs des gaz lacrymogènes et des jets des pierres sur les manifestants à Kinshasa.
En attendant la proclamation du 31 décembre prochain, le Président Félix Tshisekedi est toujours en tête des résultats partiels de la CENI, avec plus 7 millions de voix, soit 77.35% devant Moïse Katumbi, 2ème avec 15.71%.
Conscient de leur échec à la Présidentielle, l’opposition veut impérativement recourir à l’article 64 de la Constitution.
“Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi”, stipule la Constitution de la RDC.
Le Hautpanel