Aujourd’hui 22 janvier 2025, Donald Trump, leader républicain, est investi le 20 janvier 2025 comme 47ᵉ président des États-Unis, quatre ans après avoir quitté la Maison Blanche suite à sa défaite face au démocrate Joe Biden. Ce retour du milliardaire dans le Bureau ovale soulève des interrogations et des attentes en République démocratique du Congo (RDC), où nombreux espèrent un impact positif sur la résolution du conflit à l’Est, alimenté par la convoitise des ressources naturelles stratégiques.
Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir, estime que le retour de Donald Trump pourrait marquer un tournant significatif, bien que la politique américaine envers l’Afrique ait historiquement été constante. “Pendant longtemps, la politique américaine à l’égard de l’Afrique a été bipartisane, que l’on soit démocrate ou républicain. Mais la personnalité de Donald Trump est différente”, explique-t-elle lors de l’émission Regards sur l’actualité de la semaine sur Radio Okapi.
L’intérêt croissant des États-Unis pour les ressources naturelles congolaises se manifeste par leur implication dans le développement du corridor ferroviaire de Lobito en Angola, un axe stratégique pour l’exportation du cobalt et du cuivre de la RDC. Colette Braeckman souligne que la proximité de Donald Trump avec des industriels américains, comme Elon Musk, pourrait influencer une implication plus directe de Washington dans la région. “Elon Musk, dépendant des matières premières en grande partie situées en Afrique et surtout au Congo, est proche de Trump. Cela pourrait changer la donne”, analyse-t-elle.
Dismas Kitenge, président du groupe Lotus et militant des droits de l’homme, reste sceptique quant à l’impact d’un changement d’administration américaine si les Congolais eux-mêmes ne prennent pas les devants. “Donald Trump c’est America first. Nous devons aussi nous battre pour faire valoir nos intérêts”, déclare-t-il sur Radio Okapi.
Willy Kalengayi, journaliste et directeur général du magazine Géopolis, spécialisé dans les ressources naturelles, pense que Donald Trump privilégiera les intérêts américains. Toutefois, il estime que le pragmatisme de Trump pourrait favoriser une résolution du conflit dans l’Est de la RDC si des intérêts américains s’alignent avec ceux de la RDC : “Le Congo doit se vendre pour montrer que des réformes pourraient rencontrer les intérêts des deux parties”, conseille-t-il.
Quelques personnalités congolaises, dont l’opposant Moise Katumbi et l’ancien Haut représentant du Président Felix Tshisekedi, Serge Tshibangu, assistent à la cérémonie d’investiture de Donald Trump au Capitol. Le retour de Trump pourrait ainsi offrir une opportunité pour repenser la stratégie d’exploitation des ressources naturelles congolaises et envisager une résolution pragmatique du conflit à l’Est de la RDC. Toutefois, comme le rappelle Dismas Kitenge : “Nous devons continuer à nous battre, et le combat continue.”