Un nouveau décret présidentiel a été émis afin de renforcer la défense antimissile des États-Unis face aux menaces actuelles ce 27 janvier. Voici les principaux éléments relatifs à cette décision :
Section 1. Objectif.
La menace d’attaques par des missiles balistiques, hypersoniques et de croisière, ainsi que par d’autres attaques aériennes avancées, demeure l’une des menaces les plus graves auxquelles les États-Unis doivent faire face.
Le président Ronald Reagan avait initié des efforts pour mettre en place une défense solide contre les attaques nucléaires, mais bien que des progrès technologiques aient été réalisés, ce programme a été annulé avant d’atteindre son objectif.
Depuis le retrait des États-Unis du Traité sur les missiles antimissiles balistiques en 2002 et le développement d’une défense antimissile limitée, la politique de défense antimissile des États-Unis visait principalement à anticiper les menaces en provenance de pays hostiles et à prévenir les lancements de missiles accidentels ou non autorisés.
Cependant, la menace des armes stratégiques de nouvelle génération n’a cessé de se complexifier au fil des années, avec des adversaires développant des systèmes de lancement et des capacités de défense de plus en plus avancées.
Paragraphe 2. Politique.
Dans le cadre de la stratégie de maintien de la paix par la force, la politique des États-Unis se décline comme suit :
a) Les États-Unis assureront la défense de leurs citoyens et de la nation en déployant et en maintenant un bouclier de défense antimissile de nouvelle génération ;
b) Les États-Unis dissuaderont et protégeront leurs citoyens ainsi que leurs infrastructures essentielles contre toute attaque aérienne étrangère visant la patrie ; et
c) Les États-Unis veilleront à maintenir leur capacité de seconde frappe en toute sécurité.
Article 3. Mise en œuvre.
Dans les 60 jours suivant la publication de cette ordonnance, le secrétaire à la Défense devra :
(a) Soumettre au président une architecture de référence, des exigences basées sur les capacités et un plan de mise en œuvre pour le bouclier antimissile de nouvelle génération. Cette architecture devra inclure, au minimum, les éléments suivants :
(i) La défense des États-Unis contre les missiles balistiques, hypersoniques, de croisière avancés et d’autres types d’attaques aériennes de nouvelle génération en provenance d’adversaires variés ;
(ii) Accélération du déploiement des capteurs spatiaux pour la traque des menaces hypersoniques et balistiques ;
(iii) Développement et déploiement d’intercepteurs spatiaux capables d’intercepter en phase d’accélération ;
(iv) Mise en place de capacités d’interception en phase terminale et sous-couche pour contrecarrer les attaques de grande envergure ;
(v) Développement d’une architecture spatiale de protection contre les menaces ;
(vi) Déploiement de technologies permettant d’intercepter les missiles avant leur lancement et en phase d’accélération ;
(vii) Mise en place d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée avec des caractéristiques de résilience de nouvelle génération ;
(viii) Développement de solutions non cinétiques pour renforcer les capacités de neutralisation des missiles de nouvelle génération ;
(b) Examiner les autorités compétentes au sein du ministère de la Défense afin de permettre le déploiement rapide des capacités nécessaires à la mise en œuvre de cette directive ;
(c) En coopération avec le Bureau de la gestion et du budget, soumettre au président un plan de financement permettant d’assurer la mise en œuvre de cette directive avant la finalisation du budget pour l’exercice 2026 ; et
(d) En collaboration avec le Commandement stratégique des États-Unis et le Commandement du Nord des États-Unis, présenter une évaluation mise à jour de la menace des missiles stratégiques contre la patrie, ainsi qu’un ensemble prioritaire d’emplacements à protéger contre les attaques nucléaires.
Article 4. Revue de la défense antimissile des Alliés et du théâtre.
Les États-Unis poursuivent leur coopération avec leurs alliés en matière de défense antimissile pour renforcer la protection des populations, des troupes américaines déployées et des alliés à l’étranger. À la suite de la soumission de l’architecture de défense antimissile de nouvelle génération, le secrétaire à la Défense procédera à un examen de la posture de défense antimissile, en vue d’identifier des moyens permettant d’ :
(a) Accroître la coopération bilatérale et multilatérale dans le développement de technologies de défense antimissile ;
(b) Renforcer les capacités de défense antimissile des troupes américaines à l’étranger et des populations alliées ; et
(c) Accélérer la fourniture de systèmes de défense antimissile aux alliés et partenaires des États-Unis.
Article 5. Dispositions générales.
(a) Aucune disposition de cette ordonnance ne doit être interprétée comme portant atteinte aux pouvoirs conférés à un département ou à un organisme exécutif, ou à son responsable ;
(b) Cette ordonnance sera mise en œuvre conformément à la législation en vigueur et sous réserve des crédits disponibles ;
(c) Cette ordonnance ne crée ni droit ni avantage, substantiel ou procédural, exécutoire en droit ou en équité par toute partie contre les États-Unis ou ses entités.