Le Président de la république, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a prononcé mardi 22 septembre 2020, son discours lors de l’ouverture de la 75ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, à New-York, aux États-Unis.
En raison de la pandémie du Coronavirus , Félix Tshisekedi s’est adressé au monde , depuis Kinshasa , à travers un message préenregistré de 22 minutes.
Cette année, l’Assemblée Générale a retenu comme thème : « L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmons notre engagement collectif au multilatéralisme – affrontons la COVID-19 grâce à une action multilatérale efficace ».
Dans son allocution, le Président la République , a exposé sur la pandémie du COVID-19, les efforts que déploie son gouvernement en matière des reformes de finances publiques et la bonne gouvernance ainsi que l’atteinte des ODD sur le plan national, le respect de l’engagement de la RDC en faveur du changement climatique, la préoccupation du gouvernement sur le plan sécuritaire pour mettre fin à la guerre de l’Est.
S’agissant de la COVID-19, le Chef de l’Etat Congolais, a reconnu que « elle a en outre révélé l’ampleur de la fragilité qui caractérise notre monde et le niveau des inégalités qui y règnent, compte tenu du nombre croissant de personnes touchées et de l’incapacité des pays à la contrôler quel que soit leur niveau de développement », avant de préciser que «la Covid-19 a prouvé que nous partageons tous les mêmes vulnérabilités et, au même moment, disposons chacun de nous des portions de solution aux défis de notre siècle », a déclaré Félix Tshisekedi.
C’est pourquoi, le président de la République, Félix Tshisekedi a lancé un appel à la communauté internationale à renforcer la solidarité internationale, les efforts Conjoints, la coopération multilatérale et le partenariat avec tous les pays en développement, y compris dans le domaine du renforcement des capacités et de assistance technique, pour combattre et arrêter une maladie qui est notre ennemi commun et démontrer notre capacité à travailler ensemble dans la solidarité.
A cet effet, Félix Tshisekedi a demandé clairement à la communauté internationale l’annulation de la dette afin de permettre aux pays en développement à sortir effectivement de la crise et à mieux assurer l’après COVID-19 ainsi que de mieux se reconstruire.
« Pour la République Démocratique du Congo, afin d’aider les pays en développement à sortir effectivement de la crise et à mieux assurer l’après COVID-19, les efforts de la Communauté Internationale devraient inclure l’annulation et autres allègements du fardeau de la dette afin de leur permettre de mieux se reconstruire. Les défis économiques posés par la pandémie de la COVID-19, notamment les risques accrus pour la stabilité financière, la pression à la baisse sur les investissements directs étrangers suite à la baisse de l’aide publique au développement, et la volatilité excessive des prix des matières premières, en particulier dans les pays en développement, sont un sujet de grande préoccupation. »
Sur le plan sécuritaire, le Chef de l’Etat, a plaidé pour le renforcement que la collaboration sur le terrain au sein des unités de la MONUSCO et avec les FARDC afin que la puissance de feu attendue pour protéger la population et restaurer la paix, la sécurité et autorité complète de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, y compris dans les localités ou la présence des groupes armés est encore visible, soit effective. Malgré le fait que la MONUSCO a déjà commencé son retrait progressif de la RDC.
« La situation sécuritaire qui prévaut dans la partie orientale du pays demeure préoccupante. La paix n’y est pas encore totalement retrouvée. Certains éléments résiduels des groupes armes, aussi bien nationaux qu’étrangers, y sont encore actifs et continuent à semer la mort et la désolation,» a déclaré le président Tshisekedi.
Le Président Tshisekedi a appelé la communauté internationale à sanctionner les personnes , États, entreprises « souteneurs » des réseaux de ces rebelles qui opèrent dans la partie Orientale de la RDC.
« Ces groupes armes pratiquent une guerre non conventionnelle et asymétrique. Ils agissent en totale méconnaissance de la valeur humaine et commettent des exactions et des violations massives des droits humains, notamment par des viols et des massacres à Répétition des populations civiles dans les coins Isolés de certains territoires bien connus de l’Est du pays, à l’instar de la région de Beni et ses environs, de Djugu en Ituri et de Rutshuru. »
Le constat établi démontre d’une manière générale que ces groupes armés disposent des moyens qui leur permettent de poursuivre leurs activités. Ces moyens proviennent souvent de l’exploitation illicite des ressources naturelles écoulées, en dehors de la République Démocratique du Congo (RDC), à travers des réseaux bien établis et, sans aucun doute, avec laide de certains souteneurs. Nous ne pouvons pas, en effet, arriver à neutraliser les groupes armes sans éradiquer leurs sources d’approvisionnement et d’appui que sont ces réseaux et autres souteneurs. Je lance un appel à la communauté internationale afin que des sanctions appropriées, ciblées et efficaces leur soient appliquées.
En ce qui concerne le changement climatique, Félix Tshisekedi attend à bras ouverts que les partenaires du fonds vert pour le climat créé en faveur des pays les moins avancés, respectent leurs engagements financiers en vue de préserver les forêts tropicales. (Voici l’intégralité du discours) :
DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT, FELIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO A LA 75ème ASSEMBLEE GENERALE DE L’ONU
Monsieur le Président,
Je joins ma voix à celles des orateurs qui m’ont précédé pour vous féliciter de votre élection à la présidence de la 75ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies. Tout en vous assurant du soutien de mon pays, je formule pour vous-même ainsi que pour votre Bureau mes vœux de succès dans l’accomplissement de votre mandat.
Je voudrais également saluer le travail remarquable accompli par l’Ambassadeur Tidjjani Mohamed-BANDE, votre prédécesseur, lequel, malgré un environnement difficile, a pu, avec doigté, mener jusqu’à son terme l’examen des dossiers aussi complexes que variés.
Je tiens à réitérer la confiance de mon pays dans l’action et les efforts que le Secrétaire Général, Monsieur Antonio GUTERRES, déploie depuis son avènement à la tête de notre Organisation.
Monsieur le Président,
Nous tenons cette 75ème Session de l’Assemblée Générale dans un contexte exceptionnel et particulièrement difficile marquée par la maladie à Coronavirus (COVID-19), une pandémie qui a causé d’innombrables pertes en vies humaines, a perturbé nos économies et a freiné la réalisation de nos efforts pour réduire la pauvreté, maintenir la paix et la sécurité internationales, garantir la justice et les droits de l’homme, favoriser le progrès social, tout en protégeant l’environnement.
Face à cette menace mondiale, chaque pays a su montrer une forte capacité de résilience et trouver en son for intérieur les manières les plus inventives pour sensibiliser et protéger sa population, tout en coopérant avec le reste du monde, soit pour tirer les leçons de l’expérience des autres, soit pour partager avec eux des progrès réalisés dans son propre pays par rapport à cette maladie. J’ai noté avec satisfaction que les Gouvernements n’ont ménagé aucun effort pour endiguer la progression de cette pandémie et pour en atténuer les conséquences sanitaires et socio-économiques.
Aussi, je me félicite du choix du thème sur lequel nous sommes appelés à réfléchir, à savoir : « L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmons notre engagement collectif au multilatéralisme – affrontons la COVID-19 grâce à une action multilatérale efficace », car il centre notre réflexion non seulement sur un sujet important et d’actualité qui engage notre futur commun, mais aussi sur le système des Nations Unies, ainsi que sur la recherche des solutions collectives pour faire face à l’impact négatif qui menace la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes dans le monde suite à la COVID-19.
Dès la détection du 1er cas de Covid-19 à Kinshasa le 10 mars 2020, mon Gouvernement a immédiatement pris des mesures rapides et décisives pour contenir la propagation du virus. Et, au regard de la gravité et la nature hautement contagieuse et mortelle de la pandémie, j’ai décrété l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national après avoir créé une Task Force Présidentielle et une cellule multisectorielle de riposte contre la Covid-19. Nous avons ainsi réussi à capitaliser les acquis de la gestion de l’épidémie d’Ebola pour améliorer nos capacités de riposte face à la pandémie de COVID-19 qui se chevauchaient. Concrètement, les mesures prises ont été dans le sens de :
– Capitaliser les ressources humaines formées, expérimentées, lors des précédentes épidémies de la maladie à virus EBOLA pour leur redéploiement rapide afin de participer à la riposte contre la Covid-19 ;
– Assurer une gestion efficace et efficiente par une approche multisectorielle en dupliquant le montage de la stratégie de lutte contre l’épidémie de la maladie à virus EBOLA ;
– Progresser vers la mise en place d’une couverture sanitaire universelle dont la feuille de route est en cours d’élaboration en ce moment.
Dans cette dynamique, le Gouvernement a mis en place un Comité multisectoriel et un Secrétariat technique qui a élaboré un plan structuré de la riposte contre la Covid-19.
Afin de relever les défis variés et complexes qui ont été entrainés par la COVID-19 dans les secteurs de la santé, de l’économie et de la sécurité, j’avais instruit ma Task Force ainsi que le Gouvernement de travailler en étroite collaboration pour coordonner l’élaboration du Programme multisectoriel d’urgence d’atténuation des impacts de la pandémie, Programme que j’ai personnellement lancé le 18 juin 2020.
Ce programme Multisectoriel symbolise la détermination de mon Gouvernement de prendre en main et de répondre activement et dans un court terme aux effets d’entrainement de la pandémie de Covid-19, avec l’objectif d’atténuer autant que possible les impacts de celle-ci en particulier sur le plan économique et social.
Je saisis cette opportunité pour exprimer toute ma gratitude pour l’assistance apportée à mon pays par les partenaires en ce moment particulièrement difficile et de solliciter de nouveau leur soutien aux efforts et aux mesures coordonnées prises à ce jour par mon Gouvernement pour lutter contre la COVID-19 et au-delà. Avec le ferme soutien de toutes les couches sociales de mon pays, cet appui nous permettra de faire face notamment aux difficultés majeures relatives à la prise en charge gratuite des patients, à la réalisation des tests à grande échelle, au déficit des structures de santé et à la gestion du transport des malades et à celle des ressources humaines, ainsi qu’à l’accès à des technologies de pointe.
La Covid-19 a prouvé que nous partageons tous les mêmes vulnérabilités et, au même moment, disposons chacun de nous des portions de solution aux défis de notre siècle. Dans le monde interdépendant où nous vivons, l’avenir est donc dans la conjugaison des efforts entre les nations pour faire face aux problèmes de notre temps, et non dans le repli sur soi.
La Covid-19 a en outre révélé l’ampleur de la fragilité qui caractérise notre monde et le niveau des inégalités qui y règnent, compte tenu du nombre croissant de personnes touchées et de l’incapacité des pays à la contrôler quel que soit leur niveau de développement. Elle a ainsi prouvé que nous devons placer des questions telles que la santé, l’éducation, la réduction de la fracture technologique et numérique, et le renforcement du système multilatéral fondé sur la solidarité, en tête de l’agenda international.
Fort heureusement, devant les inégalités qui sont apparues et les difficultés de diverses natures rencontrées par nos Etats, particulièrement les plus vulnérables, notre unité dans l’action et la solidarité internationale ont suffisamment prouvé leur efficacité. C’est ainsi que mon pays, la RDC, a pu réduire le taux de létalité de la pandémie de 10 pourcents dans les premiers jours, à moins de 2,5 pourcents actuellement.
La coordination multilatérale cohérente assurée par l’ONU en général et l’Organisation Mondiale de la Santé en particulier, a notamment réussi à garantir une solidarité internationale véritable, efficiente et efficace, et a permis de promouvoir une plus grande interaction avec les partenaires au développement et les institutions financières et économiques internationales en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la lutte contre la pandémie ainsi qu’à aider les pays en développement à renforcer leurs systèmes de santé nationaux.
Au sujet de ces ressources mobilisées, mon pays plaide pour que leur allocation prenne en considération les besoins des pays en situation de grande fragilité, à savoir, entres autres, les pays africains, les Pays les moins avancés, les petits Etats insulaires ainsi que les pays en conflits et post-conflits.
La pandémie nous a montré qu’il n’existe qu’une planète, qu’une santé et que nos sorts sont liés. Il est également important de souligner la nécessité d’allouer des ressources adéquates et de renforcer les capacités institutionnelles pour une mise en œuvre accélérée de systèmes alimentaires et agricoles durables de manière intégrée et coordonnée, pendant et après la crise de la pandémie COVID-19, et de faire progresser l’agenda de la sécurité alimentaire et de la nutrition relatifs aux Objectifs de Développement Durable.
Pour la République Démocratique du Congo, afin d’aider les pays en développement à sortir effectivement de la crise et à mieux assurer l’après COVID-19, les efforts de la Communauté Internationale devraient inclure l’annulation et autres allègements du fardeau de la dette afin de leur permettre de mieux se reconstruire. Les défis économiques posés par la pandémie de la COVID-19, notamment les risques accrus pour la stabilité financière, la pression à la baisse sur les investissements directs étrangers suite à la baisse de l’aide publique au développement, et la volatilité excessive des prix des matières premières, en particulier dans les pays en développement, sont un sujet de grande préoccupation. Nous saluons les efforts et les mesures prises par le G20 et les institutions financières internationales en reportant les délais de paiement de la dette et les invitons à prendre d’autres décisions en vue de son annulation totale.
J’exhorte également les pays donateurs à honorer leurs engagements d’Aide Publique au Développement, notamment pour les Pays les moins avancés et les pays fragiles, et à redoubler d efforts pour réaliser ce qui a été convenu dans le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.
Toutes ces mesures de soutien ou le financement supplémentaire des pays en développement ne devraient être liés à aucune conditionnalité et ne devraient pas non plus imposer d’entreprendre certaines réformes de politique économique telles que des mesures d’austérité.
Pour clore ce chapitre, j’aimerais souligner que les défis actuels posés par la pandémie de la COVID-19 ne peuvent être résolus au moyen de solutions nationales isolées. Nos problèmes communs exigent des solutions mondiales globales, inclusives et coordonnées, élaborées avec la pleine participation de la communauté internationale et des parties prenantes concernées. Il est urgent de mettre de côté toutes les idéologies et exclusions politiques dans notre réponse collective à la pandémie.
Aussi, je lance un appel à la communauté internationale à renforcer la solidarité internationale, les efforts Conjoints, la coopération multilatérale et le partenariat avec tous les pays en développement, y compris dans le domaine du renforcement des capacités et de assistance technique, pour combattre et arrêter une maladie qui est notre ennemi commun et démontrer notre capacité à travailler ensemble dans la solidarité. Je reconnais, par conséquent, le rôle de premier plan des Nations Unies dans ces efforts, y compris organisation mondiale de la sante.
C’est la leçon principale que la Covid-19 nous a tragiquement administrée. Une véritable profession de foi en faveur du multilatéralisme au regard du niveau de la coopération internationale dans la lute contre cette pandémie.
Monsieur le Président,
Le changement climatique constitue une menace pour l’homme et ses droits fondamentaux, particulièrement pour les populations vulnérables. Les effets du réchauffement de la planète et des dérèglements climatiques qui l’accompagnent se font de plus en plus sentir avec acuité dans le monde entier. Ils sont dangereux et s’accélèrent.
Face à ces menaces que posent les changements climatiques et la dégradation de l’environnement, notre action en faveur du climat et de l’économie verte comme fondement de notre devenir et de notre développement, n’est pas seulement une nécessité mais une obligation urgente pour un avenir pacifique et durable.
Pour sa part, la République Démocratique du Congo a pris des engagements contraignants pour réduire ses émissions de gaz carbonique et atténuer les effets du changement climatique. Nous sommes déterminés à tout faire pour parvenir à la mise en œuvre de nos engagements en faveur du climat par la préservation de nos forêts. En 2019, nous avons lance avec succès une campagne de butanisation dans nos villes en vue de réduire la pression sur les forets pour les besoins domestiques. Toutefois, avec un cout moyen de 5.000 $ de subvention pour un hectare de forêt sauvé, il va sans dire que notre capacité d’action est fortement limitée en l’absence de solidarité nationale.
C’est dans ce contexte que j’ai engagé mon Gouvernement, au regard des enjeux lies aux changements climatiques et a la lutte contre la pauvreté, d’organiser les Etats généraux de la foret au cours du dernier trimestre de l’année 2020 avec l’accompagnement des partenaires techniques et financiers afin notamment :
-d’examiner et évaluer la mise en œuvre du moratoire pris en 2002;
-de définir et adopter une nouvelle feuille de route concertée et consensuelle, et lever les options fondamentales susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique dans ce secteur, jusqu’a ce jour pas assez participatif au budget national.
Conformément à ma promesse et à l’engagement pris au cours de la 74 Session de l’Assemblée générale, il est institue en République Démocratique du Congo des « Jardins Scolaires: un milliard d’arbres à l’horizon 2023 ». Ce programme, qui a été adopté par mon Gouvernement, débute ses activités au dernier trimestre de cette année 2020. II vise à réaliser un grand chantier communautaire et écocitoyen de restauration écologique a fort bénéfice socio-économique au profit des populations urbaines et rurales. Le projet va couvrir l’ensemble des 26 provinces du pays sur une superficie totale de 5 millions d’hectares et permettra entre autres la formation de 20.000 Enseignants et un million d’écoliers engagés dans l’action-climat, atténuation de la pollution de l’air, le dérèglement climatique et les risques d’inondations dans prés de 20 villes
Nous attendons par conséquent que nos partenaires respectent également leurs engagements financiers dans le cadre de la préservation des forêts tropicales, notamment celui du fonds vert pour le climat créé en faveur des pays les moins avancés.
Monsieur le Président,
Au plan national, j’ai engage le pays dans des réformes a plusieurs niveaux dont celui des finances publiques et de l’amélioration de la bonne gouvernance et la réduction de la pauvreté.
Sur le plan économique, la République Démocratique du Congo a fait du Programme de développement durable à ľ’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’union Africaine, le pivot sur lequel se fonde sa politique de développement. Depuis 2016, le pays met en œuvre les Objectifs de Développement Durable (ODD) visant l’inclusion, l’équité sociale et la transparence à tous les niveaux. Le but est la réalisation de ces objectais et cibles priorises pour permettre aux Congolais de vivre un avenir meilleur, en équilibre avec son écosystème.
Pour ce faire, mon Gouvernement a mis en place le Plan National stratégique de Développement (PNSD) qui constitue le cadre fédérateur de toutes les politiques et stratégies nationales, provinciales et sectorielles sur les Objectifs de Développement Durable afin de permettre à la République Démocratique du Congo de diversifier son économie encore basée sur l’exploitation des ressources naturelles et d’accélérer les investissements dans les infrastructures et le capital humain, tout en favorisant les investissements dans les secteurs Sociaux.
Ce Plan National Stratégique de Développement place le Congolais et ses besoins au centre des préoccupations, recherche son bien-être et la jouissance de ses droits inaliénables au développement, et prend réellement en compte les trois dimensions du développement durable, a savoir l’environnement, le social et l’économie. Ce Plan intègre tous les Objectifs du Développement Durable, dans ses sept orientations stratégiques.
Cependant, il est vrai que le contexte actuel marqué par la COVID-19 représente un réel défi qui ralentit le rythme de l’atteinte des Objectifs du Développement Durable. Aussi, mon Gouvernement a-t-il élaboré, comme je l’ai mentionné au début de mon propos, un programme multisectoriel d’urgence d’atténuation des impacts de la Covid-19 afin d’amortir le choc lie a la crise sanitaire sur l’environnement socio-économique et soutenir la relance de l’activité économique.
Monsieur le Président,
La situation sécuritaire qui prévaut dans la partie orientale du pays demeure préoccupante. La paix n’y est pas encore totalement retrouvée. Certains éléments résiduels des groupes armes, aussi bien nationaux qu’étrangers, y sont encore actifs et continuent à semer la mort et la désolation. Ils s’attaquent non seulement aux éléments de nos forces armées, mais aussi aux soldats de la paix de la MONUSCO, qui nous assurent de leur appui logistique, ainsi qu’a la population civile. Tout cela, dans le but de saper les efforts déployés par le Gouvernement pour la stabilité de la République Démocratique du Congo et la région.
Ces groupes armes pratiquent une guerre non conventionnelle et asymétrique. Ils agissent en totale méconnaissance de la valeur humaine et commettent des exactions et des violations massives des droits humains, notamment par des viols et des massacres à Répétition des populations civiles dans les coins Isolés de certains territoires bien connus de l’Est du pays, à l’instar de la région de Beni et ses environs, de Djugu en Ituri et de Rutshuru.
Le constat établi démontre d’une manière générale que ces groupes armés disposent des moyens qui leur permettent de poursuivre leurs activités. Ces moyens proviennent souvent de l’exploitation illicite des ressources naturelles écoulées, en dehors de la République Démocratique du Congo (RDC), à travers des réseaux bien établis et, sans aucun doute, avec l’aide de certains souteneurs. Nous ne pouvons pas, en effet, arriver à neutraliser les groupes armes sans éradiquer leurs sources d’approvisionnement et d’appui que sont ces réseaux et autres souteneurs. Je lance un appel à la communauté internationale afin que des sanctions appropriées, ciblées et efficaces leur soient appliquées.
Monsieur le Président,
C’est dans ce contexte général que s’inscrivent la revue et le dialogue stratégiques pour la transformation de la présence onusienne en République Démocratique du Congo.
En attendant que nous puissions nous convenir sur les contours définitifs de l’avenir de la MONUSCO sur le territoire national, le vœu de la République Démocratique du Congo est de voir pendant cette période de préparation à la sortie, le renforcement de la collaboration sur le terrain au sein des unités de la MONUSCO et avec les FARDC afin que la puissance de feu attendue pour protéger la population et restaurer la paix, la sécurité et autorité complète de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, y compris dans les localités ou la présence des groupes armés est encore visible, soit effective.
Ma détermination est de redonner le plus tôt possible le sourire aux populations de l’Est de mon pays qui vivent dans l’insécurité depuis plus de deux décennies. Pour ce faire, la république Démocratique du Congo s’inscrit en faveur du principe d’accroitre la capacité opérationnelle de la Brigade d’Intervention, notamment en la dotant des unités Spéciales adaptées å la guerre asymétrique que nous imposent les groupes armés à l’Est du pays. Je réaffirme ici que pour mon pays, et conformément à la décision des Chefs d’Etat de la SADC du 28juin 2020, la Brigade d’intervention devrait non seulement être la dernière partie de la Force a quitter le Congo, mais aussi garder sa configuration actuelle tout en bénéficiant d’un renforcement de sa capacité opérationnelle. La République Démocratique du Congo soutient également la nécessite d’allouer les finances et la logistique nécessaires dont a besoin la MONUSCO afin que cette force onusienne continue á bien remplir avec efficacité son mandat.
Toutefois, le Gouvernement examine également, toujours avec le concours de ses partenaires, les options pour des solutions non-militaires tant pour les groupes armés nationaux qu’étrangers afin de résoudre et d’en finir avec ces conflits amés et de ramener durablement la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et dans la région.
Monsieur le Président,
L’agenda en faveur de l’amélioration de la situation des droits de l’homme en République Démocratique du Congo fait parie des priorités de mon Gouvernement qui, depuis mon investiture, est engagé dans le combat contre les antivaleurs et les abus aux droits de l’homme, notamment par la lutte contre l’impunité et les violences sexuelles, l’accès å la justice par les victimes, amélioration des conditions carcérales, la résolution des violences intercommunautaires notamment par la création et la mise en place des mécanismes de Justice transitionnelle.
Toujours dans la quête de l’amélioration de la situation des droits de l’homme et de la justice sociale en République Démocratique du Congo (RDC), j’ai créé depuis le 22 avril 2019 l’Agence de Prévention et de lutte contre la Traite des Personnes, en plus du Comite National de Prévention contre la Torture.
Pour mettre un terme à une certaine mauvaise pratique de la gestion de la chose publique et lutter efficacement contre la corruption, la fraude et les antivaleurs, j’ai créé une agence de prévention et de lutte contre la corruption qui va permettre de renforcer la politique de prévention de la corruption à l’égard des personnes en charge aussi bien de l’exécutif que du secteur privé. La lute contre le travail des femmes et des enfants dans les mines et le respect des droits environnementaux des populations riveraines des industries extractives font parie des priorités du Gouvernement qui est engagé sur la voie de l’adhésion de notre pays a initiative des principes volontaires de la sécurité et du respect des droits de l’homme dans les industries extractives.
Monsieur le Président,
En prévision du 25ème anniversaire de la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, et, pour réaffirmer la détermination de mon pays a sa mise en œuvre, j’ai initie, à travers le mécanisme national de coordination des questions de genre, le processus d’examen approfondi de Beijing+25 avec toutes les parties prenantes opérant dans mon pays. Cette initiative a abouti à une large consultation entre les départements ministériels, les organisations de la société civile ainsi que tous les partenaires techniques et financiers sur les progrès réalises par mon pays en la matière et les écarts existants encore pour parvenir a une totale implémentation des douze (12) domaines de Beijin9.
Depuis le début de mon mandat, je ne cesse d accentuer les efforts de mon Gouvernement en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes et des jeunes filles.
Je mesure combien cette catégorie de la population congolaise a particulièrement souffert des affres des années troubles que mon pays a traversées. C’est pour combattre toutes les formes de violences sexuelles et celles basées sur le genre (VBG) que mon pays a pris et mis en place plusieurs textes juridiques et administrâtes et pris des initiatives importantes.
Je suis conscient que, nonobstant ces innombrables efforts, le chantier demeure vaste dans ce domaine. Ma détermination à lutter en faveur des droits des femmes, des filles et des enfants reste grande. C’est pour cela que mon pays a accueil très favorablement la création, le 30 octobre 2019, du Fonds Mondial pour la réparation des victimes des crimes sexuels commis pendant le temps des conflits. Mon Gouvernement est disposé, d’une part, à travailler en étroite collaboration avec ce Fonds Mondial, et, d’autre part, à se servir de l’expérience de cette collaboration pour créer un Fonds national de réparation des victimes; lequel Fonds, J’en suis sur, complétera le travail d’allègement de souffrances des nombreuses victimes congolaises.
Monsieur le Président,
Tout au long de mon exposé, je me suis longuement attardé sur la question de Covid-19 et de la coordination internationale de la riposte au regard de son actualité. Les effets de cette pandémie qui a déclenché une crise sans précédent et fait des centaines de milliers de morts dans le monde, appellent à une plus grande solidarité internationale et a un plus grand soutien aux efforts des uns et des autres en vue de prévenir les revers aux progrès réalisés et de préserver la trajectoire de développement.
La situation requiert donc une attention soutenue pour permettre la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable.
Pour ce faire, l’ONU devrait continuer à assurer la coordination multilatérale, la cohérence et la responsabilisation au sein du système pour garantir une solidarité internationale.
C’est pourquoi je réitère mon appel urgent pour la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies, afin de rendre cet organe plus transparent, plus démocratique et plus représentatif de la composition de notre Organisation. Depuis plus d’une décennie, nous rappelons chaque année l’injustice criante que subit le continent africain dans sa représentation tant au sein du Conseil de sécurité que dans les différentes organisations internationales qui composent le système des Nations Unies. Le sentiment de frustration qui laisse une quasi-indifférence face a cette évidence, participe à l’accentuation des frustrations Sociales et populaires, gui aboutissent parfois a des épisodes de violence dans de nombreux pays.
La réforme des Nations Unies doit, en outre, tirer les leçons de l’expérience en matière de coopération internationale en vue d’assurer une plus grande efficacité aux agences et fonds engagés dans la bataille du développement économique et social.
Nous devons nous engager à appliquer des mesures concrètes pour rendre véritablement irréversibles aussi bien l’éradication de la pauvreté que la réduction des inégalités, promouvoir l’inclusion sociale et l’environnement de façon holistique, renforcer la coopération économique et technique, avancer sur le chemin de la solidarité et du développement et pour préserver la paix et la sécurité internationales. Ainsi, le village planétaire dans lequel nous vivons pourra refléter la solidarité internationale, le respect des droits humains et de l’environnement, ces valeurs qui nous caractérisent.
Je vous remercie.
Le Hautpanel