Le Président Congolais Félix Tshisekedi et le Président Sud-africain Cyril Ramaphosa ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération bilatérale entre leurs pays, à l’issue d’un long entretien en tête-à-tête, jeudi 6 juillet 2023, au Palais de la Nation à Kinshasa.
Une dizaine de domaines de collaboration ont été ciblés parmi lesquels la sécurité, l’économie, les finances, les infrastructures, l’agriculture et le social. « Nous avons besoin davantage d’accentuer la coopération à travers l’axe Pretoria-Kinshasa. Nos deux pays peuvent avec leur influence lutter pour que la zone d’Afrique australe puisse atteindre un autre niveau économique “, a indiqué le Président Félix Tshisekedi au cours d’une conférence de presse conjointe.
Le Chef de l’Etat appelle les pays africains à accroître leurs échanges économiques au sein du continent. ” En ce qui concerne les milieux des affaires, la difficulté qu’a l’Afrique aujourd’hui est de commencer avec elle-même. Le plus grand nombre de nos échanges commerciaux et économiques, c’est toujours en dehors du continent. Le taux d’échanges entre africains est de 16 %, c’est très peu, a estimé le Président de la République.
« Si nous résolvons le problème de l’intégration continentale, nous allons devenir une puissance économique et commerciale qui rivalisera avec d’autres puissances de ce monde », a-t-il poursuivi.
Félix Tshisekedi et Cyril Ramaphosa ont également évoqué la question liée à l’agression de la République Démocratique du Congo (RDC) dans sa partie Est. Selon le Président sud-africain, il s’agit d’un « conflit d’agression au niveau de la sous-région. La SADC et toutes les organisations sous-régionales doivent s’impliquer pour trouver un cadre de négociation ». « Nous, en tant que continent, n’avons pas besoin de conflit », a martelé Cyril Ramaphosa.
Le Président Félix Tshisekedi estime qu’il est difficile de négocier avec le Rwanda qui nie son véritable rôle d’agresseur. « La réalité, c’est que le Rwanda vit de ces agressions à répétition. Cette instabilité entretenue de la RDC lui profite énormément et économiquement », a déclaré le Chef de l’Etat.
« Il y a depuis lors un schéma que nous avons tous avalisé qui passe par le cessez-le-feu, le retrait, le cantonnement de ces forces terroristes et enfin leur intégration dans le programme DDRC-S. C’est ce que nous demandons et attendons », a-t-il rappelé.
A ce sujet, le Président Tshisekedi espère que la force de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) jouera cette fois pleinement son rôle. « J’avais critiqué et non rejeté la force de l’EAC. Nous observons comment elle va se comporter d’ici septembre. La force de la SADC reste en attente, à la disposition de la RDC, pour intervenir à tout moment. C’est un devoir de solidarité », a conclu le Chef de l’Etat.
Après cette visite, le Président Tshisekedi est à son tour attendu en Afrique du Sud pour une visite d’État sur invitation de son homologue Cyril Ramaphosa, à une date qui sera convenue par voie diplomatique.
Le Hautpanel