Au Darfour, littéralement en arabe «le pays des Fours», une ethnie non arabe, les combattants arabes ont de longue date fait régner la terreur. Ce sont eux qui avaient fondu sur les minorités non arabes en 2003 sur ordre d’Omar el-Béchir. Le dictateur déchu en 2019 doit désormais répondre devant la Cour pénale internationale (CPI) de leurs actes, possiblement des «crimes de guerre».
Vingt ans plus tard, la fracture ethnique continue de se creuser dans cette région de l’ouest du Soudan, encore davantage depuis le début au printemps d’une guerre dévastatrice entre les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdane Daglo et l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane.
De nombreux habitants du Darfour-Ouest racontent les «exécutions» par des miliciens arabes de civils uniquement parce qu’ils sont Massalit, autre ethnie non arabe de la région. Les militants dénoncent des campagnes d’assassinats ciblées de personnalités Massalit dans leur fief d’El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest.
Les combats se sont désormais déplacés au Darfour-Sud et principalement à Nyala, son chef-lieu et surtout la deuxième plus grande ville du Soudan.
«Diviser le Darfour»
C’est dans l’Etat du Darfour-Sud que les chefs des sept plus importantes tribus arabes de la région ont appelé lundi les membres de leurs clans à rejoindre les FSR, enjoignant particulièrement ceux qui sont enrôlés dans l’armée à déserter pour passer à l’autre camp.