Le patron des services de renseignement allemands, Bruno Kahl, alerte sur une possible volonté de la Russie de tester la solidité de l’OTAN.
Selon lui, Moscou ne se limite pas à la guerre en Ukraine et pourrait étendre sa stratégie vers l’Europe de l’Est.
Dans une interview à Newsweek, Bruno Kahl affirme mardi 10 juin 2025, que la Russie de Vladimir Poutine cherche à provoquer l’Occident par des moyens militaires et non militaires.
Il évoque notamment la possibilité d’opérations secrètes dans les pays baltes, comme l’Estonie, sous prétexte de protéger des minorités russes.
Il fait ici référence aux « petits hommes verts », ces soldats russes en uniforme banalisé utilisés lors de l’annexion de la Crimée en 2014.
Bruno Kahl insiste : « L’Ukraine est un tremplin pour l’agression russe. La promesse de défense collective de l’OTAN va être mise à l’épreuve. »
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, partage cette inquiétude. Il déclare que la Russie produit aujourd’hui plus d’équipements militaires en trois mois que l’ensemble de l’OTAN en une année.
Selon lui, Moscou prévoit de produire 1.500 chars, 3.000 véhicules blindés et 200 missiles Iskander en 2025. Il estime que la Russie pourrait être prête à attaquer l’OTAN d’ici cinq ans.
Face à cette menace, Mark Rutte propose que chaque pays membre consacre 5 % de son PIB à la défense. Cette question est au cœur du prochain sommet de l’OTAN, prévu ce mois-ci à La Haye, aux Pays-Bas.
Ce sommet s’annonce décisif, alors que l’alliance transatlantique fait face à des incertitudes concernant l’engagement militaire des États-Unis et à la montée en puissance de la Russie.