La réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui se tiendra dans les prochains jours, rassemblera des intervenants de haut niveau ce 26 janvier.
Parmi les participants attendus figurent la Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, ainsi que la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Joyce Msuya. La ministre congolaise des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, et un représentant du Rwanda participeront également à la réunion, conformément à l’article 37 du Règlement intérieur provisoire du Conseil de sécurité.
Cette réunion se déroule dans un contexte de progression militaire significative du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu. L’occupation de territoires stratégiques comme Minova, une ville clé près de la frontière avec le Rwanda, et le siège de Goma, capitale provinciale, alerte la communauté internationale.
Initialement prévue pour lundi prochain, cette réunion du Conseil de sécurité a été avancée face à l’évolution rapide de la situation sur le terrain.
Un communiqué de l’Alliance Fleuve Congo, datant du 25 septembre, a récemment mis en lumière une situation préoccupante en appelant les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) présentes à Goma et ses environs à déposer les armes sous 48 heures. Ce message faisait craindre que le M23 ne prenne rapidement le contrôle de la ville.
De fait, les membres du Conseil de sécurité se tournent désormais vers les intervenants pour évaluer la situation à Goma, le sort de la ville et de ses habitants, ainsi que la gestion de la crise humanitaire, qui ne cesse de se complexifier.
Les derniers développements confirment que la situation se dégrade. Le M23 a pris le contrôle de Sake, une ville stratégique à 27 kilomètres de Goma, le 23 janvier, renforçant ainsi l’encerclement de la capitale provinciale.
Selon un rapport de l’ONU du 24 janvier, cette offensive a causé le déplacement de 10 000 personnes vers Goma, tandis que les agences humanitaires indiquent qu’en tout, plus de 40 000 personnes ont été déplacées depuis le début de l’année 2025. L’ONU, via sa mission MONUSCO, s’efforce de contrer l’avancée du M23 en menant l’opération Springbok, lancée en novembre 2023 pour renforcer la défense de Goma.
Dans ce contexte tendu, les discussions des membres du Conseil de sécurité s’orientent également vers la coordination des efforts de la MONUSCO avec les FARDC et la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC), déployée dans la région depuis décembre 2023. La MONUSCO et ses partenaires régionaux font face à des pertes humaines importantes, avec deux Casques bleus tués et neuf autres blessés dans la dernière offensive du 23 janvier.
La situation humanitaire s’aggrave également. En plus des déplacements massifs de population, la violence croissante met en péril la sécurité des civils et des soldats de la paix.
La force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a confirmé la perte de neuf de ses soldats dans les combats contre le M23, dont sept faisaient partie du SAMIDRC et deux de la MONUSCO.
Le gouvernement congolais a, par ailleurs, confirmé la mort du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le général major Cirimwami Nkuba Peter, qui avait été blessé lors des combats et évacué vers Kinshasa pour des soins médicaux d’urgence.
Face à ces défis, la réunion du Conseil de sécurité doit permettre de clarifier les actions à mener pour soutenir la stabilité de la région, protéger les civils et renforcer l’efficacité des missions de paix sur le terrain.
Les autorités congolaises, la communauté internationale et les acteurs régionaux devront coordonner leurs efforts pour contenir l’extension des violences et apporter une aide humanitaire essentielle aux populations affectées.