Aujourd’hui 20 janvier 2025, des affrontements violents entre les guérilleros de l’Armée de Libération Nationale (ELN) et des dissidents des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) déstabilisent la région du Catatumbo, dans le nord-est de la Colombie, à la frontière avec le Venezuela. Ce territoire, stratégique pour la production de cocaïne, est au cœur d’une guerre acharnée pour le contrôle de ce marché lucratif. Les combats ont déjà causé la mort de plus de 80 personnes, et près de 11 000 habitants ont été contraints de fuir leur domicile, selon les autorités locales.
Le gouverneur du département de Norte de Santander, William Villamizar, indique qu’au-delà du bilan tragique, plus de 20 personnes ont été blessées depuis le début des violences. Les affrontements font ressurgir des souvenirs douloureux du passé armé de la Colombie, ravivant des tensions qui, malgré des tentatives de paix, persistent dans cette région. Le Catatumbo est un point névralgique pour les groupes armés qui, au-delà du trafic de drogue, luttent pour s’imposer comme les seuls maîtres du terrain.
Les autorités colombiennes et les organisations humanitaires dénoncent l’ampleur de la crise. Iris Marin, cheffe du Bureau du médiateur, estime que “nous faisons face à l’une des crises humanitaires les plus graves que le Catatumbo ait jamais connues”. Le nombre de déplacés pourrait encore augmenter, avec des milliers de personnes cherchant refuge dans des zones plus sûres. “En seulement quatre jours, 11 000 personnes ont fui, et ce nombre pourrait croître rapidement”, prévient-elle.
La violence de ces combats a mis fin à la trêve qui était en place entre les guérilleros des deux groupes. Les négociations de paix, qui se tenaient depuis plusieurs mois, ont été suspendues à cause de cette escalade de violence. La situation au Catatumbo devient ainsi un véritable casse-tête pour les autorités colombiennes, qui luttent pour apaiser un conflit qui semble ne jamais prendre fin. En parallèle, les populations civiles continuent de payer un lourd tribut, plongées dans l’incertitude et la souffrance.