L’Ambassade des États-Unis à Kinshasa annonce ce 28 janvier qu’elle suspend ses services au public à cause de l’escalade des violences dans la capitale congolaise. Dans ce contexte tendu, l’ambassade conseille à ses ressortissants de quitter le pays dès que possible, tout en précisant que les vols commerciaux restent disponibles et que l’aéroport de N’Djili reste fonctionnel.
Les autorités américaines incitent leurs citoyens à utiliser les options de vol commercial dès qu’ils jugent pouvoir se rendre à l’aéroport en toute sécurité. Elles attirent toutefois l’attention sur les risques liés aux barrages routiers et aux manifestations qui perturbent l’accès à l’aéroport.
L’ambassade recommande également à ses ressortissants de se préparer pour un départ rapide en préparant des sacs d’urgence contenant des éléments essentiels comme des vêtements, des médicaments et des documents. Il est conseillé de surveiller les informations locales, d’éviter les rassemblements publics et de rester discret dans la situation actuelle.
Des manifestations éclatent devant plusieurs missions diplomatiques
La décision de fermer l’ambassade intervient au moment où les tensions politiques à Kinshasa s’intensifient. Des manifestations ont eu lieu devant plusieurs ambassades, y compris celle des États-Unis, où des pneus ont été incendiés. La police a dû intervenir pour disperser les manifestants. D’autres ambassades, telles que celles de la France, de la Belgique et du Rwanda, ont également été prises pour cible par ces rassemblements.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qualifie ces actes d’« intolérables » et exprime la solidarité de la France avec les diplomates attaqués. En réponse, le gouvernement congolais présente ses excuses pour ces incidents et assure que des mesures sont mises en place pour protéger les missions diplomatiques et leur personnel.
La situation humanitaire se détériore dans l’Est de la RDC
Dans l’Est du pays, la ville de Goma fait face à une crise humanitaire majeure en raison des affrontements en cours entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23. Les combats se concentrent autour de l’aéroport et de la grande barrière, à la frontière avec le Rwanda, exacerbant la situation des populations locales qui fuient les zones de combat.
Les hôpitaux de Goma, comme Heal Africa, sont submergés par l’afflux de blessés, dont de nombreux civils touchés par des tirs ou des éclats d’obus. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) exprime son inquiétude face au pillage de son entrepôt médical, soulignant que les stocks de médicaments et de matériel médical sont vitaux pour sauver des vies dans cette zone de guerre.