Le président libanais Joseph Aoun a lancé lundi des consultations parlementaires pour désigner un nouveau premier ministre, chargé de former un gouvernement face aux nombreux défis d’un pays en crise. Parmi les candidats pour ce poste réservé à un musulman sunnite figurent Najib Mikati, ancien chef du gouvernement intérimaire avant l’élection de M. Aoun, le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi, et Nawaf Salam, juge à la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye.
L’Arabie saoudite et les États-Unis, acteurs clés des efforts diplomatiques pour mettre fin à la vacance présidentielle de deux ans, souhaitent une désignation rapide du premier ministre. Riyad, qui avait pris ses distances avec la politique libanaise en raison de l’influence du Hezbollah, a été affaibli par sa confrontation avec Israël.
Le futur premier ministre devra relever des défis complexes, dont la mise en œuvre de réformes économiques pour obtenir le soutien des donateurs internationaux, la reconstruction du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah, et l’application de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit un retrait du Hezbollah de la zone frontalière israélienne.
La Constitution libanaise stipule que le président, en concertation avec le président du Parlement, choisit le candidat ayant obtenu le plus de voix lors des consultations. Cependant, cela ne garantit pas la formation immédiate d’un gouvernement, un processus qui peut prendre plusieurs mois en raison des divisions politiques.
Les frappes israéliennes dans l’est et le sud du Liban ont ciblé des zones spécifiques telles que la périphérie de Janta, près de Baalbek, et les environs de Nabatiyé. L’armée israélienne a précisé avoir visé des sites considérés comme des menaces, notamment des sites de lancement de roquettes, des installations militaires et des routes utilisées pour la contrebande d’armes vers le Hezbollah. Ces attaques surviennent dans un contexte de tension en raison des violations répétées du cessez-le-feu entre Israël et le Liban, avec un retrait israélien prévu du sud du Liban d’ici le 26 janvier.
En parallèle, des discussions ont eu lieu entre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président américain Joe Biden concernant des progrès dans les négociations sur les otages israéliens et un accord de cessez-le-feu à Gaza.
La délégation israélienne a récemment rejoint Doha pour participer à des négociations indirectes avec le Hamas, en collaboration avec le Qatar, l’Égypte et les États-Unis.
Le ministre des affaires étrangères saoudien, le prince Fayçal Ben Farhan Al Saoud, a aussi appelé à la levée des sanctions internationales contre la Syrie lors d’une réunion régionale et internationale sur l’avenir de ce pays dévasté par la guerre.