Les Chefs d’État de la CEDEAO ont appelé ce lundi 27 Juillet 2020, à la création rapide d’un gouvernement d’unité au Mali, et un appel à de nouvelles élections après des scrutins fortement contestés, tout en promettant des sanctions contre ceux qui vont s’opposer aux efforts de la CEDEAO pour mettre fin à la crise politique au pays.
La CEDEAO a réitéré, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de la CEDEAO ce lundi par vidéoconférence, son soutien au président Ibrahim Boubacar Keita, mais ont appelé à la “mise en place rapide d’un gouvernement d’unité” et ont exhorté l’opposition à le rejoindre.
A cet effet, les ministres chargés de la défense, de la justice, des affaires étrangères, de la sécurité nationale et des finances seraient nommés avant la création du gouvernement d’unité, a-t-il déclaré.
La CEDEAO a souligné que la demande des manifestants pour que le président Ibrahim Keita démissionne ne respecte pas la constitution démocratique du Mali , et que cette constitution doit être respectée et a demandé à une commission de la CEDEAO “d’envisager des sanctions contre tous ceux qui agissent contrairement au processus de normalisation de la crise”.
La CEDEAO a également appelé à la démission immédiate des 31 députés contestés et à la tenue d’élections partielles dans leurs circonscriptions. Entretemps, le parlement pourrait continuer à fonctionner avec les 116 autres députés.
Le Mali est confronté dans sa partie nord à une insurrection terroriste depuis 2012 et s’est propagée au Burkina Faso et au Niger voisins, causant ainsi la mort des milliers de soldats et de civils avec des centaines de milliers de personnes déplacées.
En avril dernier, le Mali s’est enfoncé dans les tensions lorsque la Cour constitutionnelle a rejeté 31 résultats des élections législatives, au profit du parti du président Keita et révoltant ainsi la population à travers des manifestations.
Le 10 juillet, un rassemblement anti-Keita organisé par le Mouvement du 5 juin est devenu violent et a plongé le pays dans la crise. Les manifestants ont bloqué des ponts à Bamako, ont pris d’assaut les locaux de la chaîne publique et ont attaqué le parlement.
En trois jours d’affrontements entre manifestants et forces de sécurité, 11 personnes sont mortes et 158 blessés.
Le Hautpanel