L’opposition Malienne incarnée par le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) , a rejeté la charte sanctionnant les journées de concertation nationale en vue de baliser un chemin vers la transition après le coup d’État contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août dernier.
Le président du comité national pour le salut du peuple (CNSP), le Colonel Assimi Goita, a déclaré samedi 12 septembre 2020, lors de la clôture des journées de concertation nationale pour la transition, que «les résultats auxquels vous êtes parvenus m’autorisent à espérer à l’avènement d’un Mali nouveau, de justice, d’équité et démocratique », avant de demander l’appui de la communauté internationale pour soutenir la mise en œuvre de la charte de la transition.
«Nous demandons la compréhension et l’appui de la Communauté internationale pour la mise en oeuvre diligente et correcte de la charte et de la Feuille de Route de la Transition», a -t-il déclaré.
Cette charte préconise un arrangement entre les partis politiques et les représentants de la société civile pour un gouvernement de transition de 18 mois. Et selon l’AFP, la charte stipulerait également qu’un officier civil ou militaire peut devenir président de transition, a déclaré le rapporteur de la commission, Moussa Camara, aux délégués.
Le M5-RFP souligne que cette charte ne reflète pas les idées et résolutions discutées au cours des concertations. Elles ont été laissées de côté dans le document final tandis que d’autres y ont été ajoutées.
L’opposition malienne accuse la junte militaire de manœuvrer pour «monopoliser et de confisquer le pouvoir». Elle affirme également que des idées sur la désignation d’un président civil de transition n’avaient pas été inclues dans la charte.
Le CNSP , a pour sa part, déclaré dans un communiqué qu'”il constate avec désolation la publication de communiqués factices en son nom. Tout en regrettant de tels agissements, il rappelle que les auteurs de ces actes s’exposent à des poursuites judiciaires telles que prévues par la loi.”
Sur le plan régional, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avait essayé d’isoler la junte militaire avec une ligne dure, en fermant les frontières et interdisant le commerce avec le Mali, tout en insistant sur le transfert du pouvoir détenu actuellement par les officiers de l’armée vers un pouvoir civil dans les 12 mois.
La CEDEAO veut faire évoluer les choses pour s’engager avec la junte, et une réunion entre les deux parties est prévue mardi prochain, à Accra, au Ghana.
Le Hautpanel