Ce constat est émis par un député national élu de la ville de Goma, province du Nord-Kivu, après une documentation effectuée depuis le mois de mars dernier, alors qu’il était en vacances parlementaires.
« J’ai par exemple là, la liste des maisons de l’Etat et occupants en ville de Goma et tous les territoires, signée le 24 décembre 1993 par le chef de division régionale, car la province était encore appelée la région. Dans ce rapport, vous trouveriez des maisons et parcelles dont le dernier chiffre est 134», indique Jean Baptiste Kasekwa.
Il dit avoir trouvé, en outre, un autre rapport sur « L’état de lieu du patrimoine immobilier de l’État après l’éruption volcanique de Janvier 2002 », selon lequel, il y a eu 111 parcelles de l’Etat congolais calcinées et ensevelies par les feux et les laves du volcan Nyiragongo. A partir donc de ces chiffres ci-hauts évoqués, l’on pourrait noter une différence de quelques 23 parcelles.
Mais il se ferait à ce jour, selon le député KASEKWA, que ces parcelles de différence n’existent plus, ainsi que les 111 dernières sus-évoquées. « Est-ce la lave qui aurait transformé ces parcelles en une partie du lac Kivu ? » Se demande-t-il.
Les instances compétentes, au niveau du gouvernement central, sont donc en attente d’être saisies sur cette problématique, afin que l’État congolais qui semble avoir perdu ses propriétés, puisse revenir dans ses droits. Surtout, étant donné que « Toutes les spoliations ont été faites par un arrêté du ministre ayant en charge l’urbanisme et l’habitat ». Et pour cela, la solution ne découlerait que d’un décret du premier ministre.
Les plus grandes victimes de cette situation sont surtout des hauts fonctionnaires de l’État. Selon des informations livrées par notre source, ceux-ci sont menacés de déguerpissement forcé de leurs parcelles, voire d’autres envoyés en prison pendant des mois, pour avoir résisté aux spoliations des parcelles de l’État congolais. Certains citoyens risquent d’être jetés à la rue, bien qu’ayant rendu de loyaux services à la nation pendant plusieurs décennies.
Mais, enfin, l’Honorable Jean Baptiste Muhindo Kasekwa estime que toutes les autorités ne sont pas concernées par ces litiges fonciers. Certaines d’elles, en province du Nord-Kivu, auraient même entamé des démarches auprès du gouvernement, mais l’attente reste longue. Il appelle donc à une mobilisation commune des autorités en place, afin de pallier à ce problème.
ISSA Félix, Goma/ Le Hautpanel