Le ministère public a requis trois ans de prison ferme contre l’opposant politique Seth Kikuni, lors de l’audience tenue mercredi 20 novembre 2024 à la prison centrale de Makala. Accusé d’incitation à la désobéissance civique et de propagation de faux bruits, il aurait, selon l’accusation, exhorté ses partisans à contester les résultats des élections présidentielles, affirmant que le président en exercice avait triché.
Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé au tribunal de paix de Kinshasa-Gombe de condamner l’opposant à trois ans de servitude pénale principale, une amende de 950 000 francs congolais et des frais d’instance au tarif plein. « Une condamnation de ce type sera une justice bien rendue », a conclu l’officier du ministère public.
De son côté, la défense a plaidé non coupable, estimant que Seth Kikuni ne faisait qu’exercer son rôle d’opposant en animant un dialogue avec ses militants. « Ce ne sont pas des infractions, mais une expression politique », a soutenu son avocat, qui a demandé un acquittement pur et simple.
Pour sa part, l’opposant a dénoncé un procès visant à museler l’opposition. « Si vous me condamnez, c’est la démocratie et la liberté d’expression que vous condamnez », a déclaré Seth Kikuni.
Arrêté depuis le 2 septembre par l’Agence nationale de renseignement (ANR), il a passé plusieurs semaines en détention avant d’être transféré à la justice. Le tribunal rendra son verdict le 27 novembre prochain, dans un contexte où le procès suscite de vifs débats sur l’avenir des libertés démocratiques en République démocratique du Congo.
Le Hautpanel