Le conseiller Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Prof. Jeffrey SACHS, a déclaré dernièrement, à l’occasion de la conférence panafricaine sur le projet Grand Inga, qu’il était temps de démarrer et de financer ce projet de manière réaliste.
«Ne rendez pas ce projet trop compliqué. N’en faites pas un projet trop compliqué. Des dizaines d’institutions, publiques, privées ou de Wall Street. Ce n’est pas nécessaire. Ce n’est pas si compliqué à financer. $60 Milliards de dollars investis au cours de la prochaine décennie. Ce n’est pas beaucoup d’argent. C’est une somme modeste. C’est un grand projet du point de vue de la RDC, c’est un grand projet du point de vue de l’Afrique, mais il ne nécessite pas des dizaines d’acteurs, des multiples consultants, des structures et une gouvernance compliquée. Ce n’est pas un si grand projet pour cela.»
Jeffrey SACHS , a souligné que le Projet Grand Inga s’inscrit dans le cadre plus large du continent pour le développement de l’Infrastructure énergétique de l’Afrique, et en fait, de l’ensemble de ses infrastructures modernes du 21 eme siècle.
Il a tout d’abord salué, l’analyse technique de ce projet qui a été très bien faite récemment par l’organisation de coopération pour le développement de l’interconnexion énergétique mondiale, «GEIDCO».
Selon lui, ces analyses montrent, c’est que le potentiel des chutes d’Inga est de l’ordre de 60 GW d’hydroélectricité très économique dans le cadre d’un développement encore plus large au sein du bassin du Congo de 110 GW d’hydroélectricité de haute qualité. Celle-ci peut être produite à un cout d’environ US$1 par Kilowatt d’hydroélectricité. En d’autres termes, cette énergie est très efficace et constitue sans aucun doute un énorme retour économique pour l’Afrique centrale, dans le cadre d’un réseau africain interconnecté.
Le conseiller Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies note que les conditions du marché mondial des capitaux sont très favorables pour construire ce projet.
« Aujourd’hui, les inter spreads mondiaux sont extrêmement bas, les taux de prêts sont très favorables. Nous avons un caillot d’épargne qui a été exacerbé, en fait par la pandémie de la COVID-19 », a –t-il dit.
Dans son exposé, il a expliqué que ce développement spécifique de l’énergie dans les chutes d’Inga devrait être utilisé par la RDC et , si au-delà de la RDC, l’Afrique Centrale.
«La situation actuelle de l’électrification en République démocratique du Congo est tout simplement désastreuse, comme l’a fait remarquer le Président Félix Tshisekedi, il y a très peu d’électrification et pourtant c’est un pays immense avec une population en croissance rapide qui a besoin de développement économique, et il n’y a pas de développement sans électrification», a déclaré Sachs.
Le professeur Jeffrey Sachs explique, par ailleurs, que plusieurs acteurs et consultants risquent malheureusement de retarder ce projet.
«Il faut rester simple avec quelques acteurs stratégiques clés, en reconnaissant que les $60 milliards de dollars, pas tous en une fois mais étape par étape, ne sont pas une grosse somme dans ce monde. Surtout pour un projet aussi merveilleux.»
Le conseiller Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, a indiqué que ce projet Inga3 doit non seulement servir à produire de l’électricité mais aussi apporter cette électricité aux ménages.
« Il ne suffit pas de produire de l’électricité, il faut l’apporter aux ménages » a-t-il dit(…) avant d’ajouter que la RDC aura besoin d’une stratégie de connectivité du dernier Kilomètre. Bien sûr, Il faudra aussi connecter l’électricité à une nouvelle stratégie industrielle et au secteur minier qui a un potentiel phénoménal.
Il a estimé qu’il y ait un plan d’investissement progressif, c’est-à-dire un ensemble d’investissements échelonnés.
« Peut-être pour atteindre une puissance de 30GW d’ici et un autre de 30 GW d’ici 2040 et ainsi de suite. Bien entendu, il s’agit d’une planification technique détaillée ainsi que d’une planification financière. »
Par ailleurs, Jeffrey Sachs a également souligné que le projet Grand Inga fait effectivement partie de l’inter connectivité de l’Afrique centrale. Avant d’exhorter les parties prenantes à ce projet de ne pas laisser passer une soixantaine d’années, mais plutôt de le démarrer maintenant.
« Mais faites en sorte que cela ne soit pas si compliqué et ne laissez –pas passer une autre soixantaine d’années. C’est un projet qui peut démarrer maintenant et qui peut être financé de manière réaliste dès maintenant », a-t-il conclu.
Le Hautpanel