Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue rwandais Paul Kagame échangent ce lundi 27 janvier lors d’un appel téléphonique afin de discuter des récents développements dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Les deux dirigeants s’accordent sur l’urgence d’un cessez-le-feu et la reprise immédiate des pourparlers de paix, impliquant toutes les parties au conflit, selon un communiqué de la présidence sud-africaine.
Cet appel intervient après l’intensification des combats qui entraînent la mort de plusieurs soldats de la Mission de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe en RDC (SAMIDRC) ainsi que de la MONUSCO, dans une région où les offensives du M23, soutenues par le Rwanda selon des accusations répétées des autorités congolaises, se multiplient.
Par ailleurs, l’Armée Nationale Sud-Africaine (SANDF) réagit ce mardi à une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, suggérant à tort que ses troupes se seraient rendues aux rebelles du M23.
La SANDF explique que le levage d’un drapeau blanc visible dans la vidéo résulte d’un accord temporaire avec le M23, permettant à chaque camp de récupérer ses morts et blessés, ainsi que de garantir l’accès des troupes sud-africaines à des soins médicaux. « Il ne s’agit en aucun cas d’une reddition, mais d’une pratique courante en temps de guerre », précise l’armée sud-africaine.
La SANDF réaffirme son engagement à remplir sa mission dans le cadre des opérations de maintien de la paix en RDC, en coordination avec la MONUSCO et la SAMIDRC. Elle souligne également la détermination de ses troupes à protéger les civils et à stabiliser la région.
A Kinshasa, la matinée de ce mardi est marquée par des manifestations devant plusieurs ambassades, dont celles des États-Unis, de la Belgique et de la France. Devant l’ambassade américaine, des manifestants brûlent des pneus et scandent des slogans pour réclamer une implication accrue de la communauté internationale dans la pacification de l’Est de la RDC. Des pancartes et slogans exigent le retrait immédiat des rebelles du M23 et des troupes rwandaises de Goma.
Certains manifestants expriment aussi leur mécontentement envers les pays occidentaux, les qualifiant de « passifs » face à la crise, et appellent à une plus grande participation de la Russie.
Les forces de l’ordre sécurisent rapidement les lieux en établissant un périmètre autour des ambassades. D’autres rassemblements sont signalés à des intersections stratégiques de la capitale, notamment au croisement des avenues Tabu Ley et Luambo Makiadi, où des routes sont temporairement bloquées.