La cité de Sake, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), est secouée mercredi 04 juin 2025, par une vaste opération de bouclage menée par les rebelles de l’AFC-M23.
Présentée comme une opération de sécurité, cette descente soulève de vives inquiétudes sur les droits humains.
Les quartiers de Bikali, Virunga, Ndoolero et Kimoka Brazza sont quadrillés. Plus de 100 civils sont arrêtés pour des contrôles d’identité.
La majorité est relâchée après un tri sommaire, mais 15 personnes sont transférées de force à Goma, accusées d’être membres des FARDC ou du mouvement Wazalendo.
Elles sont actuellement détenues par l’Armée Révolutionnaire Congolaise (ARC), la branche armée du M23.
Aucune procédure judiciaire n’est respectée. Des ONG locales dénoncent des arrestations arbitraires, des traitements dégradants et des violations flagrantes du droit à un procès équitable.
« Transférer des citoyens congolais vers Goma sans cadre légal, par une force rebelle, viole la souveraineté nationale et les droits fondamentaux », déclare un défenseur des droits humains basé à Goma.
Dans la foulée, le colonel Djimy du M23 tient un meeting à Sake. Il ordonne la fermeture des cabanes jugées illégales et appelle la population à collaborer avec les rebelles, en dénonçant toute personne suspectée de détenir une arme.
Cette situation accentue l’instabilité dans la région, alors que l’État congolais continue de contester le contrôle du M23 sur cette partie du Nord-Kivu.