En République Démocratique du Congo (RDC), le parti présidentiel insiste et avance pour la révision de la Constitution du 18 février 2006, alors que la classe socio-politique est divisée au sujet de cette proposition. Le Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir, Augustin Kabuya, a récemment défendu cette initiative au regard de l’évolution de la société congolaise et de ses défis.
L’opinion publique et les acteurs politiques s’interrogent sur les conséquences potentielles d’une telle initiative en plein début du second et dernier mandat constitutionnel du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Malgré cela, le SG Kabuya, président ad intérim du parti présidentiel, a signé le jeudi 10 octobre 2024, une circulaire pour le lancement de la campagne de sensibilisation sur la révision de la Constitution du 18 février 2006.
Dans une déclaration qui a fait l’effet d’une bombe sur la scène politique congolaise, le secrétaire général de l’UDPS a affirmé que la Constitution en vigueur, bien que fondamentale pour la stabilité démocratique de la RDC, doit être révisée afin de mieux s’adapter aux défis actuels. Il explique que les cinq ans de mandat présidentiel ne sont pas effectifs. Une partie de cette durée a été consacrée aux négociations pour la formation du Gouvernement. Et cela réduit la durée réelle du mandat à environ trois ans.
Augustin Kabuya a souligné également que l’actuelle Constitution aurait été élaborée par des étrangers.
Cette question est particulièrement sensible dans un pays où la Constitution de 2006 avait instauré une limitation stricte à deux mandats présidentiels, symbole fort de la rupture avec les régimes autoritaires du passé.
CIRCULAIRE N°001/UDPS/PP/SG/AKT/2024 RELATIVE A LA CAMPAGNE DE SENSIBILISATION POUR LA REVISION DE LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006
A l’attention des:
Présidents Fédéraux
Présidents Sectionnaires
Présidents Cellulaires
Chers Combattants,
Il vous souviendra que notre Parti avait boycotté le referendum pour le vote de la Constitution du 18 février 2006 dont nous avons contesté certains aspects non bénéfiques au Peuple congolais et à la souveraineté.
Cette Constitution qui nous régit jusqu’à ce jour a démontré ses limites dans l’exercice du pouvoir public; elle est appelée à évoluer pour une adaptation correcte à la gestion politique et au progrès de la société congolaise.
Souvenez-vous des propos de notre Père fondateur, Dr Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA d’heureuse mémoire: Si le Peuple nous fait confiance, une fois l’UDPS au pouvoir, nous reviendrons sur cette Constitution en l’adaptant aux réalités congolaises…. Aujourd’hui que notre Parti est au pouvoir, nous sommes tenus de respecter et d’exécuter ce testament.
Point n’est besoin de vous rappeler que la révision constitutionnelle est une promesse électorale de notre Parti et cette réforme est capitale à plusieurs égards.
Nous vous invitons, à partir de ce jour, chacun dans son ressort, à mobiliser et à conscientiser la Base du Parti, afin d’imprégner aux militants le bien-fondé de la mise en œuvre du processus de révision de la Constitution en vigueur selon les normes prévues par cette dernière.
Il y a urgence!
Salutations patriotiques.
Fait à Kinshasa, le 10 octobre 2024
Augustin KABUYA TSHILUMBA
Président ad intérim
Le Hautpanel