La situation reste critique à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, alors que les affrontements et la détérioration de la sécurité poussent les populations à fuir et perturbent la vie quotidienne.
Les autorités congolaises confirment que la petite et la grande barrières, points de passage frontaliers avec le Rwanda, fonctionnent normalement ce dimanche 26 janvier avant de fermer à 15 heures, comme à l’accoutumée.
Dans le territoire de Nyiragongo, au nord de Goma, des tirs sporadiques d’armes légères se poursuivent, entraînant des déplacements massifs de la population. Des habitants de Kanyaruchinya, en provenance de Rutshuru, cherchent refuge dans la ville, fuyant les détonations d’armes lourdes et légères.
La société civile accuse certains éléments incontrôlés des FARDC et des miliciens Wazalendo de semer la panique en tirant de manière désordonnée.
Des camps de déplacés sont ciblés dans le territoire de Nyiragongo, où quatre bombes frappent deux sites, causant plus de dix morts, dont des femmes et des enfants, et faisant de nombreux blessés. Les survivants dénoncent ces attaques, qualifiant la situation de “génocide congolais”.
Les images en provenance des camps montrent des tentes détruites et des biens personnels éparpillés, témoignant de la violence de ces frappes.
À Goma, les FARDC renforcent leurs positions, avec des chars déployés dans plusieurs points stratégiques, notamment au rond-point Birere. Une relève des troupes s’effectue sur le front nord pour consolider les efforts de défense. Aux abords de l’aéroport, des instructeurs roumains, des soldats des FARDC et des miliciens Wazalendo sont observés, tandis qu’à l’intérieur de l’aéroport, des forces loyalistes assurent la sécurité.
Sur le front de Sake, à 25 km à l’ouest de Goma, la situation semble se stabiliser après des jours de combats acharnés. Cependant, des accusations de pillages et d’exactions pèsent sur des résistants Wazalendo en provenance des lignes de front, suscitant la colère des populations locales.
La MONUSCO, en réponse à l’aggravation de la situation, évacue son personnel non essentiel tout en poursuivant ses opérations essentielles pour soutenir les FARDC et protéger les civils. L’organisation réitère son engagement à travailler avec les forces locales pour endiguer la crise.
Les activités socioéconomiques restent paralysées dans le nord de Goma, avec des commerces fermés et une circulation suspendue. Certains habitants de Goma prennent la direction de Bukavu, empruntant des bateaux par voie lacustre pour échapper aux tensions croissantes.