Lors d’une interview sur France 24, l’opposant congolais Martin Fayulu a intensifié mardi 3 décembre 2024 ses critiques envers le président Félix Tshisekedi, l’accusant de “haute trahison” et de mener une gouvernance “défaillante” qui divise les Congolais.
Fayulu s’est opposé fermement à un éventuel changement de la Constitution, récemment évoqué par Tshisekedi, et a averti qu’il pourrait engager des poursuites judiciaires contre le chef de l’État.
« M. Tshisekedi parle de changement de la Constitution, ce que nous ne pouvons pas accepter. Il sera accusé de haute trahison, nous allons commencer la procédure », a-t-il déclaré avec fermeté.
Le leader de l’ECIDé a également reproché au président son bilan qu’il qualifie d’”inexistant” depuis son accession au pouvoir en 2019. Selon lui, Tshisekedi aurait “abandonné” l’Est de la RDC au président rwandais Paul Kagame.
« M. Tshisekedi n’a rien fait depuis qu’il est là. Il utilise l’argent de l’État pour diviser les Congolais et pousse le pays vers la désunion », a-t-il lancé.
Ce mercredi, sur son compte X (anciennement Twitter), Martin Fayulu a réitéré ses accusations en invoquant des articles de la Constitution.
« M. Félix Tshisekedi est en train de commettre une HAUTE TRAHISON, conformément à l’article 165 de notre Constitution. L’article 64, alinéa 2, est sans ambiguïté : Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’État… La nation ne se laissera pas faire », a écrit Fayulu.
Contexte
Le 23 octobre 2024 à Kisangani, le Chef de l’État a abordé la question de la révision constitutionnelle. « N’ayez pas peur. Notre constitution contient des faiblesses, il est bon que notre élite y réfléchisse », a dit le Président FélixTshisekedi.
Parmi les motivations de cette révision, le Chef de l’État a cité la lenteur dans la mise en place des institutions après les élections et la vulnérabilité du mandat des gouverneurs de provinces.
“La révision ou le changement de la Constitution n’est pas à confondre avec le nombre de mandats qui nécessitent un référendum” , a-t-il fait savoir.
Le Président de la République s’est engagé à mettre en place l’année prochaine une large commission transversale d’expert pour réfléchir sur les faiblesses de notre Constitution. Cette commission fera des recommandations consensuelles au terme de ses travaux pour orienter un projet de révision constitutionnelle sans toucher aux articles verrouillés comme le nombre de mandats admis.
Le Hautpanel