Les affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda ce dimanche 26 janvier, ne cessent de se multiplier sur le terrain, menaçant directement la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Face à cette agression, la question de l’unité politique nationale se pose avec force : faut-il rassembler l’ensemble des forces politiques du pays, opposition, majorité et société civile, pour faire front commun ?
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, répond clairement à cette interrogation. Selon lui, un tel rassemblement ne nécessite aucune invitation officielle, car dans un contexte aussi grave, où l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo est en jeu, cette démarche devrait être “automatique”. L’unité nationale face à la menace n’est pas une option, mais une nécessité, précise-t-il.
“Nous nous souvenons tous des paroles de Mzee Laurent Désiré Kabila, qui disait que la guerre serait longue et populaire. Aujourd’hui, en 2025, ces mots résonnent encore comme un testament.
Quand il s’agit de défendre notre patrimoine commun, devons-nous vraiment être invités ? Les politiques doivent être les premiers à comprendre les enjeux du pays et à se lever pour défendre la patrie”, martèle Patrick Muyaya, lors d’un briefing de presse avec ses collègues du Commerce Extérieur et Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.
Le ministre de la Communication et des Médias rappelle également l’ampleur de la situation. Selon un rapport des experts du Conseil de sécurité des Nations-Unies, des éléments étrangers, notamment rwandais, sont impliqués dans des actes de violence extrême, dont des meurtres, des viols et des attaques contre des infrastructures essentielles telles que l’eau et l’électricité.
Face à de telles atrocités, “est-il vraiment nécessaire d’attendre une invitation pour se lever et défendre la patrie ?”, interroge-t-il, ajoutant que la guerre en cours n’est pas un conflit réservé au seul président Félix-Antoine Tshisekedi, mais bien un combat national.
Parallèlement, Patrick Muyaya exprime son étonnement face au “silence” qui prévaut dans certains milieux, notamment au sein de l’Église et parmi certains leaders politiques, en réaction à l’escalade de la violence.
Il souligne qu’il est déconcertant de constater que de nombreux responsables politiques, qui prétendent défendre le pays, n’ont pas encore réagi publiquement à la situation. “Ce combat n’est pas celui d’une seule personne. Il s’agit de la défense du Congo et de son peuple, et chacun devrait se lever pour y participer activement”, ajoute-t-il.
En effet, les rebelles du M23, soutenus par Kigali, continuent de progresser et ont récemment pris le contrôle de Minova, une ville stratégique du Sud-Kivu, située à un carrefour essentiel sur la route menant vers Goma.
Cette prise de territoire représente un tournant crucial dans le conflit, et soulève la question de la mobilisation de toute la classe politique congolaise pour contrer cette offensive.
Du côté de l’opposition, des voix s’élèvent également pour appeler à l’unité nationale. Le camp de Martin Fayulu, par exemple, préconise l’activation du processus de Kinshasa, un mécanisme censé renforcer la cohésion interne face à l’agression étrangère. Jusqu’à présent, cependant, l’administration Tshisekedi n’a pas réagi à cet appel.
Face à la gravité de la situation, le message est clair : la défense de la nation ne doit pas être une affaire de partisannerie politique, mais une cause unissant tous les Congolais.
Que ce soit à travers des prises de parole publiques ou des actions concrètes sur le terrain, il est temps que chaque acteur politique prenne ses responsabilités et se mobilise pour la défense de l’intégrité territoriale du pays.