Lubumbashi : une pénurie de carburant aggrave la spéculation et fait grimper les prix
Aujourd’hui 22 janvier 2025 depuis quelques jours, la ville de Lubumbashi, située dans la province du Haut-Katanga, fait face à une pénurie de carburant à la pompe, provoquant une flambée des prix. Alors que le litre d’essence est normalement vendu à 3400 francs congolais dans les stations-services, les revendeurs informels, communément appelés “Kadafi”, en profitent pour spéculer et vendre le litre à un prix exorbitant de 10.000 francs congolais. Cette situation affecte gravement les automobilistes, les motocyclistes et autres usagers du carburant, qui peinent à trouver des stations où se ravitailler.
Un approvisionnement irrégulier et limité en essence
Les stations-services qui restent ouvertes sont submergées par des files d’attente interminables, et la plupart d’entre elles privilégient la vente de mazout, un carburant plus disponible, au détriment de l’essence, qui se vend en quantités limitées. Selon les pétroliers, cette pénurie est liée à plusieurs facteurs d’approvisionnement. Le carburant acheminé par le port de Dar-es-Salaam est principalement du mazout, ce qui réduit la quantité d’essence disponible pour Lubumbashi. En outre, les produits pétroliers transitant par le port de Durban (Afrique du Sud) prennent un long détour avant d’arriver à Lubumbashi, aggravant ainsi la situation.
Les obstacles administratifs et les frais supplémentaires
Une autre complication majeure est le transit des produits pétroliers par le Zimbabwe. Le gouvernement zimbabwéen oblige les transporteurs à payer des droits de douane, qui ne sont remboursés qu’après la présentation des preuves de paiement. Selon les opérateurs pétroliers, cela crée des retards importants, ce qui incite de plus en plus de transporteurs à privilégier un transit par le Mozambique, afin de contourner ces formalités longues et complexes.
De plus, les transporteurs rencontrent de graves difficultés à la frontière entre la Zambie et la RDC, notamment à la douane de Kasumbalesa et de Mokambo, où des files d’attente de plusieurs dizaines de kilomètres se forment en raison de la lenteur administrative. Cette situation décourage de nombreux pétroliers, qui trouvent plus rentable d’approvisionner la Zambie plutôt que la RDC, à cause des tracasseries administratives et des frais de péage multiples qu’ils doivent supporter une fois sur le sol congolais.
Conséquences sur les prix des transports en ville
La pénurie de carburant a également des répercussions sur les prix des transports à Lubumbashi. Les tarifs des courses en taxi ou en taxi-bus ont augmenté en raison de la hausse des prix du carburant. Les usagers doivent désormais faire face à des coûts de transport plus élevés, une situation qui ajoute à la pression économique déjà présente dans la ville.
En résumé, la rareté du carburant à Lubumbashi, combinée aux difficultés d’approvisionnement et aux obstacles administratifs, crée une spirale inflationniste qui touche non seulement les prix du carburant, mais aussi les coûts de transport en ville. Cette situation nécessite une intervention rapide des autorités pour améliorer la gestion de l’approvisionnement et alléger les charges pesant sur les citoyens.