Le Présidium de la Plateforme des Confessions religieuses représenté par l’Eglise Catholique et l’Eglise du Christ au Congo, a, dans une correspondance adressée au chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, dit leur indignation de constater que Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale s’obstine à cautionner délibérément une telle forfaiture au plus haut niveau de l’Etat.
L’Eglise Catholique et l’ECC notent par ailleurs, avoir appris dans la soirée du jeudi 02 Juillet avec stupéfaction la nouvelle de l’entérinement par l’Assemblée Nationale, en sa séance de jeudi 02 juillet courant, de la désignation de Monsieur Ronsard Malonda par les Confessions religieuses au poste de Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, au terme d’une élection qui aurait été organisée lors de leur réunion du 08 au 09 Juin 2020.
A ce sujet, l’Eglise Catholique et l’Eglise du Christ au Congo, en leurs qualités respectives de Président et Vice-président, ont tenu à démentir catégoriquement, à la meilleure attention, une telle désignation qui heurte fondamentalement la moralité d’une haute et prestigieuse institution de la République comme l’Assemblée Nationale.
En effet, à la réunion sus-évoquée, il n’a été procédé à la désignation d’aucun délégué des Confessions religieuses à la CENI ni, à plus forte raison, à l’élection de son Président. Bien au contraire, les Confessions religieuses devaient poursuivre leurs discussions afin de dégager un consensus sur une personnalité indépendante, compétente et d’une moralité irréprochable qui serait désignée comme leur délégué à la CENI.
Curieusement, en dépit de la vérité rétablie par la Haute hiérarchie de l’Eglise Kimbanguiste au sujet de la candidature de Monsieur Malonda lui attribuée frauduleusement par son délégué à la Plateforme d’une part et, la sanction de la révocation au sein de la Plateforme et à la tête de la Commission d’Intégrité de Médiation Electorale (CIME) infligée au délégué sus-évoqué d’autre part, nous sommes indignés de constater que Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale s’obstine à cautionner délibérément une telle forfaiture au plus haut niveau de l’Etat.
En l’espèce, sur pieds de l’article 17 de la Charte des Confessions religieuses, seuls le Président et Vice-président engagent celle-ci auprès des tiers ainsi que des Institutions de la République. Et de ce fait, ils signent les décisions au nom et pour le compte de la Plateforme des Confessions religieuses.
Aussi, l’acte dolosif posé par les chefs de certaines Confessions religieuses et leurs délégués viole délibérément la disposition de l’article 8 de notre Charte, laquelle postule les valeurs défendues par les religieux que nous sommes et qui appelle les membres de la Plateforme à agir sur la base de vérité, intégrité, patriotisme et défense de l’intérêt supérieur de la Nation.
Face à cette situation, l’Eglise Catholique et l’Eglise du Christ au Congo demeurent convaincues que le Chef de l’Etat, usera de toutes ses prérogatives constitutionnelles en tant que garant du fonctionnement régulier des institutions de la République et de l’unité nationale, pour satisfaire les aspirations profondes du Peuple , de voir des élections transparentes et crédibles organisées par une CENI véritablement indépendante et impartiale, qui seules peuvent procurer aux dirigeants la légitimité et garantir la paix civile.
Le Hautpanel
Voici l’intégralité de la lettre du Présidium de la Plateforme des Confessions religieuses représenté par l’Eglise Catholique et l’Eglise du Christ au Congo, adressée au Chef de l’État.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Le Présidium de la Plateforme des Confessions religieuses représenté par l’Eglise Catholique et l’Eglise du Christ au Congo, a appris hier dans la soirée avec stupéfaction la nouvelle de l’entérinement par l’Assemblée Nationale, en sa séance de jeudi 02 juillet courant, de la désignation de Monsieur Ronsard Malonda par les Confessions religieuses au poste de Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, au terme d’une élection qui aurait été organisée lors de leur réunion du 08 au 09 Juin 2020.
A ce sujet, en nos qualités respectives de Président et Vice-président, nous tenons à démentir catégoriquement, à la meilleure attention de Votre très Haute Autorité, une telle désignation qui heurte fondamentalement la moralité d’une haute et prestigieuse institution de la République comme l’Assemblée Nationale.
En effet, à la réunion sus-évoquée, il n’a été procédé à la désignation d’aucun délégué des Confessions religieuses à la CENI ni, à plus forte raison, à l’élection de son Président. Bien au contraire, les Confessions religieuses devaient poursuivre leurs discussions afin de dégager un consensus sur une personnalité indépendante, compétente et d’une moralité irréprochable qui serait désignée comme leur délégué à la CENI.
En vue de formaliser et matérialiser l’information, nous avons écrit officiellement en date du 11 juin 2020 à Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale en mettant votre autorité en copie ainsi que le Président du Sénat.
Au cours de l’entretien initié par Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale au Palais du Peuple dans son bureau, le 22 juin 2020, nous avons délégué le Porte-parole de la Plateforme, seul habilité à parler au nom et pour le compte de la Plateforme, pour lui rappeler avec insistance l’exigence de s’en tenir à la vérité des faits aux fins d’éviter inutilement une crise à la République.
A cette occasion, nous avons aussi souligné l’impératif de procéder à la réforme de la CENI avant toute désignation de ses membres et particulièrement de son Président afin d’améliorer son fonctionnement, d’accroitre son indépendance et son impartialité et de ne pas tomber dans les erreurs du passé.
Il est, par conséquent, déconcertant que Madame la Présidente ait travesti la vérité et fait entériner frauduleusement par la plénière de l’Assemblée Nationale une quelconque désignation du Président de la CENI par les Confessions religieuses, et ce, sur base d’un faux procès-verbal d’une élection fictive dressé par certains chefs des Confessions religieuses et délégués, non attitrées quant à ce.
En l’espèce, sur pieds de l’article 17 de la Charte des Confessions religieuses, seuls le Président et Vice-président engagent celle-ci auprès des tiers ainsi que des Institutions de la République. Et de ce fait, ils signent les décisions au nom et pour le compte de la Plateforme des Confessions religieuses.
Aussi, l’acte dolosif posé par les chefs de certaines Confessions religieuses et leurs délégués viole délibérément la disposition de l’article 8 de notre Charte, laquelle postule les valeurs défendues par les religieux que nous sommes et qui appelle les membres de la Plateforme à agir sur la base de vérité, intégrité, patriotisme et défense de l’intérêt supérieur de la Nation.
D’où, la question de savoir comment veut-on bâtir une institution d’appui à la démocratie telle que la Commission Electorale Nationale Indépendante sur un fondement de mensonge et de fraude à ciel ouvert ? Pourquoi veut-on vider la substance de la crédibilité de l’Assemblée Nationale pour des combines inavouées ?
Curieusement, en dépit de la vérité rétablie par la Haute hiérarchie de l’Eglise Kimbanguiste au sujet de la candidature de Monsieur Malonda lui attribuée frauduleusement par son délégué à la Plateforme d’une part et, la sanction de la révocation au sein de la Plateforme et à la tête de la Commission d’Intégrité de Médiation Electorale (CIME) infligée au délégué sus-évoqué d’autre part, nous sommes indignés de constater que Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale s’obstine à cautionner délibérément une telle forfaiture au plus haut niveau de l’Etat.
Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, devant Dieu, la Nation et devant l’histoire, prenant la communauté nationale et internationale à témoin, le Présidium de la Plateforme conduit par l’Eglise Catholique et Eglise du Christ au Congo prie Votre Très Haute Autorité de ne pas considérer la proposition controversée de nomination du Président de la CENI entérinée par l’Assemblée Nationale en sa séance du 02 juillet en cours, d’une part, et d’inviter les composantes socio-politiques concernées au dialogue constructif en vue de réformer la centrale électorale et d’y désigner des personnalités qui répondent aux critères légaux, d’autre part.
La désignation des membres de la CENI et de son Président ne peut être transformée en un lieu de conquête ni de conservation du pouvoir. Bien au contraire, elle offre l’occasion de consolider l’unité nationale et notre jeune démocratie.
Le Peuple congolais exige des élections transparentes et crédibles organisées par une CENI véritablement indépendante et impartiale, qui seules peuvent procurer aux dirigeants la légitimité et garantir la paix civile.
L’Eglise Catholique et l’Eglise du Christ au Congo demeurent convaincues que Vous userez de toutes vos prérogatives constitutionnelles en tant que garant du fonctionnement régulier des institutions de la République et de l’unité nationale, pour satisfaire les aspirations profondes de notre Peuple.
Nous Vous prions, Excellence Monsieur le Président de la République, de croire en l’expression de notre très haute considération.
Pour le Présidium de la Plateforme des Confessions religieuses
S, Emin. Fridolin Card. AMBONGO BESUNGU
Président
Exc. Rév. Dr. André BOKUNDOA-bo-LIKABE
Vice-président
C à:
– A l’Honorable Président du Sénat :
– A l’Honorable Présidente de l’Assemblée Nationale:
– A Monsieur le Président du Conseil d’Etat :
– A Son Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’intérieur et Sécurité.