Le Président du Sénégal Macky Sall a officiellement ouvert lundi 26 février 2024, la cérémonie inaugurale du Dialogue National, marquant une étape cruciale vers la consolidation de la paix et de la cohésion nationale dans un contexte politique actuellement tendu.
A en croire la Présidence sénégalaise, la réponse à l’appel du chef de l’Etat Sall a été positive, avec la participation de figures religieuses éminentes, de représentants syndicaux, d’acteurs de la société civile ainsi que de candidats non retenus, tous unis dans le but commun de construire un avenir paisible.
Cette initiative vise à amorcer des discussions sur l’organisation de la présidentielle et à instaurer un climat de sérénité dans l’espace public.
Lors de son discours introductif, le Chef de l’Etat a tenu à réaffirmer de façon claire que le 2 avril 2024 marquera la fin de son mandat.
Le Président a, par ailleurs, souligné l’importance cruciale de la contribution de chacun à la paix et à la stabilité sociale du Sénégal, mettant en garde contre les forces perturbatrices.
Le Président de la République a souligné aussi son intention de transmettre le flambeau présidentiel le 2 avril prochain, en un geste fort de respect des principes démocratiques.
Le Président Sall a précisé que la date de la prochaine élection présidentielle sera fixée par décret présidentiel, après une concertation approfondie avec l’ensemble des acteurs politiques et sociaux du pays. Cette décision illustre sa volonté d’assurer une transition pacifique et inclusive, en tenant compte des perspectives de tous les intervenants.
« Je tiens à vous remercier sincèrement pour le temps et les efforts que vous consacrez à ce rendez-vous majeur de la Nation sénégalaise. Notre pays est confronté depuis quelques temps à une situation inédite, lourde de menaces sur la paix, la sécurité, la stabilité et le bien-être de la Nation.
Dans l’histoire des nations, il est des moments d’adversité auxquels il faut savoir mettre un terme, par le dialogue et le consensus, pour l’intérêt supérieur de la nation qui transcende les intérêts particuliers et partisans, sous peine d’aller vers des lendemains incertains.
Ce temps est venu pour la nation sénégalaise ; parce que la vie des Nations transcende la vie politique et appelle tout un chacun, au sens des responsabilités et de la patrie. C’est pourquoi, je voudrais, à l’entame de mon propos, réaffirmer que je n’ai aucun agenda personnel. Je tiens à réaffirmer de façon claire et nette que le 02 avril 2024, marquera la fin de mon mandat. Je l’avais dit et je le maintiens.
Notre pays se retrouve à un carrefour important. Mon souhait c’est que nous puissions aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente. A cette fin, et dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de Loi d’Amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024.
Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la Nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles, afin que notre cher pays se réconcilie avec lui-même, en remettant toutes ses forces vives autour de l’essentiel : c’est à dire, la sauvegarde de notre unité nationale, toutes sensibilités confondues, et la préservation de l’Etat de droit et de la République.
Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le rayonnement démocratique de notre pays. J’ai convoqué ce dialogue national dans cet esprit conformément à mon message du 3 février.
C’est le sens des échanges que j’ai eus depuis ce matin avant cette présente cérémonie.
Toutes les démocraties, même censées être les plus vieilles, ont leurs moments de fragilités, parfois ponctués de violence. Nous le savons tous et je n’ai nul besoin de donner des exemples.
Le dialogue et la concertation permettent justement de soigner ces fragilités et d’avancer dans la quête de l’idéal de démocratie.
C’est ce que j’ai toujours choisi. Par le dialogue sincère, notre démocratie se renforcera ; et malgré la charge des épreuves, nous resterons ainsi dans le bon sens de l’histoire ; celle des grandes Nations qui sortent encore plus fortes des épreuves qu’elles traversent.
Une formule bien de chez nous rappelle, à juste titre que :« RERO AMOUL NIAK WAKHTAN A AM ».
Sans revenir sur les péripéties du report du scrutin présidentiel, je rappelle qu’en prenant acte de la décision du Conseil constitutionnel qui s’inscrit dans le cadre des mécanismes normaux de la démocratie et de l’Etat de droit, j’ai indiqué ma volonté de faire exécuter ladite décision pour que le scrutin soit tenu dans les meilleurs délais.
En convoquant ce dialogue qui n’est pas le premier du genre, je n’ai qu’un seul objectif : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle afin que le scrutin se tienne dans les meilleures conditions d’organisation et de transparence qui en garantissent la crédibilité ; étant entendu qu’il se déroulera, comme d’habitude, sous observation nationale et internationale.
Je demeure convaincu que le peuple sénégalais, fort de son génie et de son attachement à la démocratie et à l’état de droit, trouvera à travers ce dialogue, les mécanismes appropriés, pour garantir la continuité de l’Etat. Ma volonté et mon vœu le plus cher, c’est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais et dans la paix.
Le Gouvernement y travaille déjà pour une parfaite organisation logistique de l’élection présidentielle comme d’habitude », a déclaré Macky Sall dans son discours.
Le Hautpanel