L’ancien président du Soudan, Omar El Bechir a été condamné à deux ans de prison, ce samedi 14 décembre, par un tribunal soudanais qui l’a reconnu coupable pour blanchiment d’argent et corruption.
Le verdict est intervenu un an après que les manifestants soudanais ont commencé leur révolte contre le régime autoritaire de Béchir de trois décennies.
Les États-Unis avaient placé le Soudan dans la liste des pays qui parrainent le terrorisme, et cette situation lui a coûté de sanctions américaines et le ralentissement de l’économie enregistré par des années de mauvaise gestion .
Notons que c’est le premier verdict d’une série de procédures judiciaires contre Béchir, également recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide liés au conflit du Darfour dans les années 2000.
Avant la lecture du verdict, les partisans d’El-Béchir ont brièvement interrompu la procédure et ont été expulsés de la salle d’audience par les forces de sécurité.
Omar El Béchir, 75 ans, est en détention depuis avril dernier, lorsque l’armée soudanaise est intervenue et l’a démis de ses fonctions après des mois de manifestations à l’échelle nationale.
Le soulèvement a finalement contraint les militaires à conclure un accord de partage du pouvoir avec les civils.
L’ancien homme fort a été inculpé plus tôt cette année de blanchiment d’argent, après que des millions de dollars américains, d’euros et de livres soudanaises ont été saisis chez lui peu de temps après son éviction.
L’ armée soudanaise a déclaré qu’elle ne l’extraderait pas vers la CPI. Le gouvernement de transition militaro-civil du pays n’a jusqu’à présent pas indiqué s’il le remettrait à La Haye au Pays-Bas.
Le procès pour corruption est distinct des accusations portées contre l’ancien homme fort du Soudan concernant le meurtre de manifestants lors du soulèvement.
Pour rappel, les forces de sécurité du Soudan fidèle à Béchir avaient réagi par une répression féroce qui a tué des dizaines de manifestants quelque mois avant son départ après que les manifestations antigouvernementales avaient initialement éclaté en décembre 2018 suite à la hausse du coût de la vie au Soudan, mais ces manifestations s’étaient rapidement transformées en appels à la démission de Béchir.
Le Hautpanel