Dans une interview donnée à RFI, le Directeur de cabinet du chef de l’État, Félix Tshisekedi est sorti de son silence pour recadrer la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, ce vendredi 24 janvier 2020, jour du premier anniversaire du quinquennat du Chef de l’État, Félix Tshisekedi .
La sortie de madame Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, c’est comme un cheveu dans la soupe. Je ne savais pas à quelle occasion. C’est plus tard que j’ai compris que c’était à l’occasion de la présentation des vœux des administratifs du Parlement. J’ai eu moi-même à être soumis à cet exercice deux fois. On se limite au thème et à l’événement du jour. Cela, c’est de un. De deux, en tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale, je sais très bien que le message du président de la République, que ce soit officiel ou privé, n’appelle aucun débat ni commentaire à l’Assemblée nationale. Le président de l’Assemblée nationale est la personne la mieux indiquée pour faire respecter ceci. Quand je présidais la séance et qu’un député de la majorité comme de l’opposition citait le nom du président de la République, je le stoppais tout de suite, parce que le président de la République est irresponsable devant la Chambre. Madame Mabunda, quand elle rappelle le prescrit de la Constitution, je ne sais pas si elle est en train de donner un cours de droit.
Elle a franchi, en tout cas, la ligne rouge. Cela, il faut le dire. Mais moi, je n’ai pas attendu qu’on me dise de démissionner, je l’avais promis à tout le monde. Je suis passé sur RFI, sur toutes les radios. Je dis que je sais ce que cela peut entrainer comme dégâts collatéraux sur le plan humain et sur le plan économique dans notre pays : la crise Kasa vubu-Lumumba. Moi, je dis non. Je quitte. Parce que je suis, sur le plan hiérarchique, inférieur au président de la République. C’est une fonction mythique. On ne joue pas avec cette fonction-là. C’est le garant de la Nation !
Répondant à une question sur les blocages observés pendant la première année du pouvoir du président Tshisekedi. Vital Kamerhe indique que ce qui était difficile, c’était d’abord d’obtenir le respect de la Constitution. Cela, il faut le dire. C’était un combat. Vous avez assisté à ce combat. Il y a eu des morts dans ce pays. C’est un miracle que nous puissions avoir aujourd’hui un ancien président en vie remplacé par un opposant. Ceci dit, la vie n’est pas une ligne droite. Nous aus de petites crises, nous aurons de grandes crises… Mais la force des hommes d’État, la sagesse et l’intelligence, est de surmonter ces crises, mais cela n’autorise personne à manquer de respect au président de la République, parce que lui, il est respectueux des autres. Quand il invite madame Mabunda et quand il invite monsieur Tambwe Mwamba dans son bureau, il parle. C’est une façon de les respecter. Ce n’était même pas une consultation. C’était de dire : voilà les choses ne marchent pas très bien. Le rôle de l’Assemblée nationale, justement, c’est de dire, depuis l’investiture du Premier ministre Ilunga Ilunkamba, le programme adopté à l’Assemblée nationale. Le président de la République aurait souhaité que la vitesse d’exécution des travaux puisse être supérieure à celle vécue quand nous étions dans une forme de cohabitation.
Le Hautpanel