Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président américain Donald Trump a une nouvelle fois frappé par son style provocateur et sa démonstration de force médiatique mardi 23 sept 2025.
Pendant près d’une heure, il a abordé des sujets très variés, parfois hors de propos, en dénonçant l’immigration, le multilatéralisme et les engagements climatiques.
Mais au-delà du spectacle, cette stratégie pourrait paradoxalement profiter à la Chine.
Selon Serge Jaumain, professeur d’histoire contemporaine à l’ULB, Trump utilise l’ONU comme une tribune mondiale pour montrer sa puissance et séduire son électorat.
« Pour lui, l’essentiel est d’être vu et entendu sur les écrans du monde entier, même si son discours est décousu et parfois mensonger », explique-t-il.
Cette mise en scène vise à imposer son image de leader incontournable, capable de régler l’ordre mondial à sa manière.
La provocation envers l’ONU et le multilatéralisme n’est pas nouvelle chez Trump. Son retrait de plusieurs organismes internationaux crée un vide que la Chine est prête à occuper.
En s’éloignant du multilatéralisme, les États-Unis perdent leur rôle central, offrant ainsi une opportunité à Pékin de renforcer son influence sur la scène mondiale.
Trump s’attaque également à l’Europe et se positionne en rival direct des grandes puissances. Sa diplomatie repose sur la force et le dialogue bilatéral, ce qui limite les compromis et fragilise les alliances traditionnelles.
Les résultats sont mitigés : sa stratégie de médiation dans les conflits internationaux, comme en Ukraine ou au Moyen-Orient, reste limitée et loin des annonces spectaculaires qu’il prétend avoir réalisées.
Au final, le discours de Donald Trump à l’ONU illustre avant tout une mise en scène médiatique. Si elle renforce son image personnelle aux États-Unis, elle pourrait affaiblir durablement la position des États-Unis sur la scène internationale, tandis que la Chine se positionne progressivement comme l’alternative crédible au multilatéralisme américain.
Derrière la provocation et la démonstration de force, la stratégie de Trump pourrait paradoxalement profiter à ses principaux concurrents.
En refusant le multilatéralisme, les États-Unis ouvrent la porte à la Chine pour renforcer son influence mondiale, avec des conséquences qui pourraient se révéler majeures dans les années à venir.