Le président américain Donald Trump a reçu à la Maison Blanche ce jeudi 25 sept 2025, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dans une rencontre marquée par des échanges amicaux mais également par des enjeux géopolitiques sensibles. Il s’agissait de la première visite d’Erdogan à Washington depuis environ six ans.
Trump a suggéré que les États-Unis pourraient lever prochainement les sanctions imposées à la Turquie et permettre à Ankara d’acheter des avions de chasse F-35, actuellement interdits en raison de l’acquisition par la Turquie du système russe de défense antimissile S-400.
« Je pense qu’il réussira à acheter les choses qu’il veut acheter », a déclaré Trump aux journalistes, ajoutant que les sanctions pourraient être levées « très bientôt » si les discussions étaient fructueuses.
Pourtant, le président américain a insisté pour que la Turquie cesse ses achats de pétrole russe, une mesure visant à limiter les financements de la Russie dans le cadre de sa guerre en Ukraine.
« J’aimerais qu’il cesse d’acheter du pétrole à la Russie pendant que la Russie continue son déchaînement contre l’Ukraine », a déclaré Trump.
La Turquie figure parmi les principaux acheteurs européens de pétrole russe, aux côtés de la Hongrie et de la Slovaquie.
Les discussions ont également porté sur les conflits régionaux et les questions commerciales, notamment des contrats pour les avions Boeing et l’achat de 40 avions F-16 par Ankara.
Erdogan a souligné la volonté de la Turquie de renforcer sa puissance aérienne face aux menaces perçues au Moyen-Orient, en Méditerranée orientale et en mer Noire.
Cependant, un désaccord persiste entre les deux dirigeants concernant les attaques israéliennes à Gaza, qu’Ankara qualifie de génocide.
Ce sujet pourrait représenter un point de friction dans des pourparlers autrement cordiaux et transactionnels.
La rencontre a également abordé des questions culturelles et religieuses, notamment la réouverture d’un séminaire chrétien orthodoxe à Heybeliada, fermé depuis 1971, et objet de pressions de la part de la Grèce et de l’Union européenne.
Erdogan a indiqué qu’il discuterait de ce dossier avec le patriarche œcuménique Bartholomée à son retour en Turquie.
Cette réunion reflète la volonté d’Ankara de tirer parti d’une relation personnelle amicale avec Trump pour renforcer ses intérêts nationaux et obtenir des accords commerciaux et militaires importants, après des années de relations plus distantes sous l’administration Biden.