À son tour, le M23 refuse désormais les documents de voyage émis par Kinshasa pour accéder aux territoires qu’il contrôle.
Occupant les villes de Goma, Bukavu et une partie des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les rebelles ont annoncé qu’à partir du 1er novembre 2025, aucun document de voyage délivré par les autorités congolaises ne sera accepté pour entrer dans les zones sous leur contrôle.
Dans une note signée par Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint du mouvement chargé des questions politiques, juridiques et diplomatiques, le M23 justifie cette décision par un souci de réciprocité.
Le mouvement rappelle qu’en février dernier, Kinshasa avait cessé de reconnaître les documents administratifs émis par l’AFC/M23.
Tout ressortissant étranger souhaitant accéder aux zones occupées par notre mouvement devra désormais être muni d’un visa délivré par celui-ci, précise Bisimwa.
Les visas émis par Kinshasa, ainsi que tout autre document de voyage destiné à entrer dans les zones occupées, sont désormais considérés comme invalides, ajoute-t-il, soulignant que cette mesure ne s’applique pas aux personnes ayant obtenu leur visa avant février 2025.
Selon la note, le personnel de l’ONU disposant d’un passeport de service ou de fonction et d’un visa de courtoisie dûment reconnu continuera de bénéficier d’un accès libre et sans restriction aux zones occupées.
Depuis la chute de Goma fin janvier 2025, la Direction Générale de Migration (DGM) ne reconnaît plus les documents migratoires délivrés par le M23 (autorisation CPGL, documents assimilés à des passeports, etc.).
Les personnes en provenance de Goma ou de Bukavu porteuses de tels documents se les voient confisquer à Beni, Butembo ou Kalemie, dans le Tanganyika.
Si le Rwanda et l’Ouganda acceptent ces documents, le Burundi a officiellement interdit depuis mai 2025 l’accès à son territoire aux Congolais détenteurs de documents émis par le M23.
Cette nouvelle mesure, critiquée par les populations locales, risque de restreindre encore davantage la libre circulation des personnes dans l’Est de la RDC. Certains y voient même un pas supplémentaire vers une légitimation de facto de la balkanisation de la région.