La tension monte dangereusement entre Washington et Caracas. Entre menaces d’invasion, frappes ciblées et polémique autour du Prix Nobel de la paix attribué à l’opposante María Corina Machado, le Venezuela semble au bord d’une nouvelle tempête politique et diplomatique.
Donald Trump a récemment confirmé avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA autour du Venezuela, sans exclure qu’elles visent directement le régime de Nicolas Maduro.
Interrogé sur une éventuelle intervention terrestre, l’ancien président américain a répondu de manière ambiguë : « Nous avons les mers sous contrôle. Maintenant, on regarde la terre. »
Depuis septembre, plusieurs frappes américaines dans les Caraïbes ont déjà causé la mort d’une trentaine de personnes, présentées par Washington comme des trafiquants de drogue.
Mais pour le gouvernement vénézuélien, il s’agit d’agressions illégales et de provocations destinées à justifier une future invasion.
Face à cette escalade, Nicolas Maduro a signé un décret accordant des pouvoirs élargis à l’armée, lui permettant de mobiliser toutes les forces publiques en cas d’attaque.
Il dénonce une tentative de renversement orchestrée par la CIA, comparant la situation actuelle aux coups d’État sanglants qui ont marqué l’histoire de l’Amérique latine.
La crise a pris une tournure encore plus explosive avec la remise du Prix Nobel de la paix à María Corina Machado, figure emblématique de l’opposition vénézuélienne.
Ce choix, salué par Washington comme un « signal fort pour la démocratie », divise profondément la communauté internationale.
Caracas a même décidé de fermer son ambassade à Oslo, trois jours après l’annonce du prix.
María Corina Machado, connue pour ses positions très critiques envers Maduro, n’a jamais caché sa sympathie pour une intervention étrangère qui permettrait, selon elle, de libérer le pays.
« Maduro sortira avec ou sans négociation. Sans liberté, il n’y a pas de paix, et sans force, il n’y a pas de liberté », a-t-elle déclaré. Une position qui interroge : peut-on recevoir le Nobel de la paix tout en soutenant l’usage de la force ?
Au pouvoir depuis la mort d’Hugo Chávez en 2013, Nicolas Maduro dirige un pays plongé dans la crise. L’économie est à genoux, les institutions sont affaiblies et les accusations de violations des droits humains se multiplient.
Les élections de 2024, dont les résultats sont contestés, ont renforcé les doutes sur la légitimité du régime.
Donald Trump, de son côté, accuse Maduro d’avoir transformé un pays pétrolier en narco-État. Washington lui reproche également de protéger des groupes criminels et d’utiliser le narcotrafic comme instrument politique.
Le président vénézuélien rejette ces accusations, affirmant que les États-Unis cherchent surtout à s’approprier les immenses réserves de pétrole du pays, parmi les plus importantes au monde.
Depuis plusieurs mois, les tensions s’intensifient : sanctions économiques, frappes ciblées, suspension des relations diplomatiques.
Caracas affirme être en « alerte défensive totale », tandis que Washington parle de lutte contre le narcoterrorisme.
Dans ce contexte explosif, la distinction attribuée à María Corina Machado risque de devenir un symbole à double tranchant. Pour certains, elle incarne la liberté et l’espoir d’un changement démocratique.
Pour d’autres, elle marque le début d’une nouvelle phase de confrontation, où la paix pourrait se définir non plus par le dialogue, mais par la force.
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