L’affaire sous RP 30885/Fl. au Tribunal de Grande Instance de la Gombe. Ce dossier, d’une rare complexité, met en lumière un enchevêtrement de violences, de violations graves des droits humains et d’enjeux politiques sensibles.
Impliquant à la fois le Ministère Public, l’ancienne Première Dame Olive Lembe Kabila, Madame Philippe Valérie — ressortissante française — ainsi que le Sieur Kabamba Mulumba alias Kamul Inter et les membres du mouvement dénommé « Force du Progrès de l’UDPS », ce dossier avait soulevé des vives interrogations sur la justice, la sécurité et la protection des citoyens, qu’ils soient Nationaux ou étrangers.
C’est dans ce contexte tendu que Maître Malembe Beya Bob, avocat au Barreau de Kinshasa, avait officiellement saisi le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe.
L’avocat agit pour les intérêts de la Famille Française, victime d’actes d’une extrême gravité commis à Kinshasa.
Selon le contenu de la dénonciation, les faits remontent en fin 2024, alors que la famille Philippe Valérie séjournait paisiblement au 14, rue Uvira, dans la commune de la Gombe, à l’occasion du mariage de l’un des membres de la famille.
Alors que la famille se reposait après la remise des effets dotaux, un groupe d’individus se revendiquant de la Force du Progrès/UDPS, prétendant agir sur ordre du propriétaire de l’immeuble, avant d’être condamné en flagrance à 10 ans et 5 ans de servitude pénale selon le degré d’implication de chacun et à une réparation de 30.000 Euros chacun, contre le réquisitoire du Procureur sollicitant la perpétuité, ceux-ci avaient forcé l’entrée du domicile avant de s’y introduire violemment.
Ces derniers auraient menacé de mort les occupants, procédé aux attouchements (actes de viol), volé des effets dotaux d’une valeur de plus de 60.000 Euros, volé un téléphone de service ainsi qu’un I phone tabassé les membres de la famille, commis des coups et blessures aggravés sur Madame Valérie Philippe, la mère de famille et ressortissante française, avant de s’emparer de ses biens personnels, parmi lesquels des bijoux, téléphones (iPhone et Motorola), détentrice du passeport numéro 15AV12614.
L’appartement aurait ensuite été pillé de fond en comble, dans un climat de terreur et de brutalité inouïe.
Face à ces faits, Maître Malembe Beya Bob et ses confrères dénoncent une association de malfaiteurs, des menaces de mort, coups et blessures aggravés, viol et violences sexuelles, ainsi que des actes d’extorsion et de destruction méchante.
Il avait sollicité ainsi une implication urgente du Procureur de la République afin que les auteurs matériels et intellectuels répondent de leurs actes devant la justice congolaise.
Consécutivement à la plainte, plusieurs dizaines des prévenus ont déjà été identifiés, interpellés, puis condamné mais la procédure judiciaire semble aujourd’hui connaître un ralentissement préoccupant, suscitant de nombreuses interrogations.
À ce jour, plusieurs zones d’ombre subsistent autour de ce dossier. La famille française Philippe Valérie n’a pas encore obtenu justice ni dédommagement, tandis que l’opinion publique s’interroge sur le sort des membres de force du Progrès impliqués dans cette affaire : sont-ils toujours en détention ou ont-ils bénéficié de protections politiques ?
Par ailleurs, une autre inquiétude grandit : celle de la sécurité des avocats congolais engagés dans des affaires sensibles.
Maître Malembe Beya Bob, initiateur de cette procédure, se dit aujourd’hui en situation d’extrême délicatesse, en raison de l’envergure du dossier et des pressions qu’il subit.
Cette affaire soulève ainsi un double questionnement : la capacité de la justice congolaise à protéger les victimes étrangères et la sécurité des défenseurs du droit dans un contexte où certaines causes semblent déranger.
Le Hautpanel
