La Tanzanie est secouée par des manifestations massives après des élections législatives et présidentielles chaotiques.
Le scrutin, tenu le mercredi 29 octobre 2025, a été marqué par l’exclusion des principaux candidats de l’opposition, laissant la présidente Samia Suluhu Hassan quasiment seule face à des partis mineurs.
Dès le jour du vote, des manifestations ont éclaté à Dar es Salaam, la capitale commerciale, ainsi que dans d’autres villes comme Arusha et Mwanza.
Les citoyens protestent contre ce qu’ils qualifient de répression gouvernementale croissante et de scrutin non transparent.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et ouvert le feu pour disperser les foules, tandis que des pneus et des bâtiments ont été incendiés.
Des témoins rapportent plusieurs morts, entre cinq et dix selon les sources, bien que ces chiffres n’aient pas été confirmés de manière indépendante.
Face à l’ampleur des manifestations, le gouvernement a instauré un couvre-feu nocturne à Dar es Salaam et prolongé le travail à domicile pour les fonctionnaires.
L’accès à Internet, perturbé pendant l’élection, reste intermittent, compliquant la circulation de l’information.
Les observateurs internationaux et les diplomates expriment leur inquiétude. L’ambassade des États-Unis a conseillé à ses citoyens de rester à l’abri, tandis que le Royaume-Uni a signalé l’annulation de nombreux vols internationaux vers et depuis le pays.
Ces événements posent un vrai défi pour Samia Suluhu Hassan, applaudie à son arrivée au pouvoir en 2021 pour avoir assoupli la répression de son prédécesseur John Magufuli.
Aujourd’hui, elle doit gérer une colère populaire croissante, alors que l’opposition accuse le gouvernement d’enlèvements et d’intimidations ciblées contre ses membres.
La Tanzanie traverse ainsi un moment critique. Les prochains jours détermineront si le pays basculera vers une stabilité renforcée sous une présidence contestée, ou vers une instabilité prolongée alimentée par la contestation populaire.
Le Hautpanel
 
									 
					
