Au dernier jour théorique de la COP30 à Belem, les négociations autour de la sortie des énergies fossiles sont dans l’impasse.
Alors qu’un consensus semblait émerger depuis l’accord historique de Dubaï en 2023, la présidence brésilienne a publié un nouveau texte… dans lequel le mot « fossiles » a purement disparu.
Lors d’une conférence de presse conjointe, la ministre chilienne de l’Environnement, Maisa Rojas, a dénoncé ce vendredi 21 novembre 2025, cette absence de cohérence : « Nous nous sommes mis d’accord sur une transition hors des énergies fossiles à la COP28, et tout le monde sait que cela demande un plan, car ce n’est pas en train d’arriver. »
Le texte soumis ignore totalement les combustibles fossiles : aucune feuille de route, aucune mention explicite de réduction et aucune reconnaissance de leur responsabilité dans le réchauffement climatique. Il se contente de saluer les « niveaux records de capacités d’énergies renouvelables ».
Face à cette omission jugée inacceptable, une trentaine de pays, dont la Belgique, ont adressé une lettre commune à la présidence brésilienne, exigeant l’intégration d’un calendrier clair de sortie des énergies fossiles.
« Nous ne pouvons pas soutenir un texte qui n’inclue pas de feuille de route pour une transition juste, ordonnée et équitable, » préviennent-ils.
Mais plusieurs grandes puissances – Chine, Inde, Arabie saoudite, Nigeria et Russie – rejettent toute mention contraignante des fossiles, plongeant les négociateurs dans l’impasse.
L’Union européenne évoque désormais un scénario de « no deal », soulignant l’inacceptabilité du texte actuel.
Pour André Corrêa do Lago, président de la COP30, un compromis reste possible : « Nous pouvons absolument encore parvenir à un accord. Nous devons continuer à œuvrer ensemble, et non dans un esprit de qui gagnera et qui perdra. »
Cependant, il met en garde : un échec pourrait créer d’immenses divisions et nuire à la crédibilité du processus multilatéral sur le climat.
La sortie des énergies fossiles, longtemps taboue, est ainsi devenue le point de fracture majeur de cette COP30.
Alors que les heures s’égrènent avant la clôture officielle, l’avenir du sommet repose désormais sur une question cruciale : nommer ou non les énergies fossiles.
Le Hautpanel
