À peine deux mois après la rentrée scolaire 2025-2026, plus de 500 enseignants de la province éducationnelle Ituri 1, couvrant les territoires de Djugu, Irumu, Mambasa ainsi que la ville de Bunia, ont déserté les salles de classe pour se consacrer à l’exploitation aurifère ou à la culture du cacao.
Les départs les plus massifs sont signalés dans les territoires de Mambasa, Djugu, Irumu, ainsi qu’à Bunia.
L’alerte a été donnée le mercredi 19 novembre par l’inspecteur provincial de l’EPST Ituri 1, Yvon Abwasele, lors du lancement d’un concours spécial de recrutement destiné à combler ces postes vacants et à éviter une crise éducative majeure.
Selon les services de l’EPST, cette vague de départs perturbe gravement le fonctionnement de nombreuses écoles.
Plusieurs établissements font déjà face à une absence prolongée d’enseignants, ce qui entraîne la suspension partielle ou totale des cours dans certaines classes, à peine un mois après la rentrée.
Pour y remédier, un concours de recrutement de nouveaux enseignants et directeurs a été organisé les 18 et 19 novembre à Bunia et dans les chefs-lieux des territoires concernés.
De nombreux candidats y ont participé afin de remplacer les agents démissionnaires.
D’après des sources indépendantes, la faible rémunération des enseignants demeure le principal facteur du problème.
Certains partent chercher fortune dans les mines d’or, d’autres se tournent vers la culture du cacao, devenue très lucrative dans la région.
« Depuis la reprise des cours en septembre, nous avons enregistré environ 500 postes vacants dans la province éducationnelle Ituri 1. Certains enseignants désertent pour creuser l’or, d’autres pour cultiver le cacao, et quelques-uns décèdent effectivement », a expliqué l’inspecteur Yvon Abwasele.
Les autorités éducatives craignent désormais un impact durable sur la qualité de l’enseignement et une perturbation du calendrier scolaire, alors que de nombreux élèves n’ont plus personne pour les encadrer.
Ce phénomène n’est pas nouveau.
En septembre, au moins 38 enseignants de la sous-division Mambasa II avaient déjà quitté leurs postes, principalement dans des écoles primaires bénéficiaires de la gratuité de l’enseignement, pour se tourner vers la culture du cacao ou d’autres activités agricoles jugées plus rentables.
Si cette filière connaît un essor important en Ituri et au Nord-Kivu, elle traverse néanmoins une période d’instabilité.
En octobre, le prix du cacao dans les territoires d’Irumu et de Mambasa a chuté de 20 000 FC à 6 000 FC dans plusieurs comptoirs officiels d’achat.
Selon des agronomes, cette baisse s’explique par une forte production africaine combinée à des problèmes de fermentation au niveau local.
Le Hautpanel
