Plusieurs cercueils contenant des corps enterrés au cimetière de Bunduki, dans la ville de Kabinda (province de Lomami), ont été emportés par les eaux en crue de la rivière Kabondo depuis le jeudi 20 novembre.
Cette rivière est sortie de son lit après de fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur la région, provoquant l’inondation du cimetière et l’emportement de plusieurs dépouilles mortelles.
La situation a suscité une vive émotion dans la ville. Des familles, bouleversées, se sont lancées dans des recherches pour tenter de retrouver les corps de leurs proches afin de les inhumer une seconde fois.
Certaines ont pu récupérer les dépouilles et les réenterrer, tandis que d’autres ont cherché en vain, sans aucune trace de leurs morts.
Face au risque d’une nouvelle inondation, d’autres familles dont les tombes n’ont pas été touchées ont également décidé d’exhumer leurs proches pour les enterrer ailleurs. Ces opérations se déroulent avec l’appui des secouristes de la Croix-Rouge.
Informé de l’ampleur du phénomène, le vice-président de l’Assemblée provinciale de Lomami, Hyppolite Kabango, s’est rendu au cimetière de Bunduki pour constater les dégâts.
Sur place, il a décrit une situation « macabre » et appelé à des actions immédiates pour sécuriser les sépultures.
« Le constat est amer, et il faut des solutions urgentes. (…) Il faut juguler la déviation de la rivière Kabondo, la remettre dans son lit d’antan et permettre de sauver les tombes restées intactes », a-t-il déclaré.
À la suite de cette visite, une réunion d’urgence a été convoquée avec la participation du vice-gouverneur de province, Célestin Kayembe. Au terme de cette réunion, une décision conservatoire a été prise :
« Nous demandons à la population de ne plus enterrer leurs morts dans ce lieu de repos. Il s’agit d’une mesure conservatoire », a annoncé le vice-gouverneur.
L’autorité provinciale a également recommandé à la population de ne plus utiliser l’eau de la rivière Kabondo, désormais contaminée par la présence de cadavres.
L’Office des routes a été mandaté pour mener des travaux de canalisation afin de remettre la rivière dans son lit et éviter une répétition de la catastrophe.
Selon des sources locales, le cimetière de Bunduki, unique cimetière de Kabinda, est saturé depuis 2024, ce qui pousse les familles à enterrer leurs défunts dans des zones exposées aux inondations.
