Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a surpris l’opinion publique en soumettant, dimanche 30 novembre 2025, une demande de grâce au président Isaac Herzog, alors que son procès pour corruption, fraude et abus de confiance se poursuit depuis plus de cinq ans.
Une démarche exceptionnelle, d’autant que Netanyahu ne reconnaît aucune culpabilité.
Cette demande a immédiatement provoqué un flot de réactions dans le pays. Yair Lapid, chef de l’opposition, estime que « pas de grâce sans reconnaissance de culpabilité » et réclame que Netanyahu exprime des remords et quitte ses fonctions.
L’ancien Premier ministre Naftali Bennett se dit prêt à soutenir une grâce à condition que Netanyahu se retire de la vie politique, ce que ce dernier refuse, annonçant sa candidature aux élections de fin 2026.
Pour Daniel Ben-Simon, ancien député travailliste, la simple idée qu’un Premier ministre en exercice puisse être gracié tout en conservant son poste est inédite : « Cela fait déjà 20 ans que Netanyahu est au pouvoir. Personne n’est allé aussi loin, même pas David Ben Gourion, le fondateur de l’État. »
Certains responsables politiques accusent Netanyahu de chercher à détourner l’attention de la guerre à Gaza et de la conscription des ultra-orthodoxes.
Ses affaires judiciaires concernent l’acceptation de cadeaux luxueux, des pressions sur les médias et des interventions en faveur d’intérêts privés, sans qu’aucun jugement n’ait encore été rendu.
Pour les organisations citoyennes, accorder la grâce serait un signal clair : certaines personnes seraient au-dessus des lois.
À l’inverse, certains Israéliens estiment que ce procès prolongé fragilise le pays et qu’il doit être clôturé. Les experts rappellent que la demande de grâce n’est pas suspensive.
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés dimanche soir devant la résidence du président Herzog pour l’inciter à rejeter la demande. La décision du président est attendue dans les deux prochains mois.
Le Hautpanel
