Le gouvernement congolais fait face à de vives critiques concernant la non-ratification par le Parlement de l’accord de paix de Washington, alors que ce texte devait être entériné ce jeudi 04 décembre par le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, en présence de l’ancien président américain Donald Trump.
Contrairement à Kigali, qui a respecté cette exigence, Kinshasa se montre rassurant et minimise la polémique, affirmant que le Parlement a été informé de manière informelle.
Cinq mois après la signature de l’accord, Tina Salama, porte-parole du président Tshisekedi, a expliqué lors d’un point de presse à Washington que la Constitution confère au président le droit de négocier et de ratifier les accords internationaux, tout en informant le Parlement.
Selon elle, cette information a été transmise par d’autres mécanismes du gouvernement, même si ce n’était pas officiel.
La présence du président de l’Assemblée nationale dans la délégation congolaise est, pour elle, la preuve de l’implication du Parlement dans le processus.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a de son côté insisté sur la transparence du processus.
« Tout ce qui sera signé sera rendu public. Le président ne signe pas un nouvel accord, mais entérine ce qui a été validé par le ministre des Affaires étrangères », a-t-il précisé.
Il a ajouté que la procédure parlementaire de ratification interviendra après cette étape et que les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale de la RDC resteront intangibles.
La rencontre prévue à Washington devait marquer un tournant diplomatique et soutenir le cadre d’intégration économique régionale adopté début novembre.
Mais à l’approche de l’échéance, l’optimisme initial laisse place à des incertitudes, nourries par la défiance politique, les divergences de lecture de l’accord et la situation militaire inchangée dans l’est du pays.
Parallèlement, la médiation qatarie reste un volet crucial pour la paix. Un accord-cadre a été signé entre Kinshasa et le M23, mais son contenu reste à négocier.
Sur le terrain, les lignes de front demeurent actives et aucune mesure de confiance n’a encore été mise en place, illustrant la complexité de la situation, entre médiation interétatique et négociation directe avec la rébellion.
