Depuis samedi, un mouvement inhabituel attire l’attention des habitants du groupement Luberike, dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu).
Selon plusieurs sources locales, les rebelles de l’AFC/M23 procèdent à un renforcement important de leurs positions autour de Kibati, localité qu’ils contrôlent depuis avril dernier.
Des camions chargés de combattants et de munitions auraient été aperçus à Kashebere avant de poursuivre leur progression vers Kibati.
Ce déploiement, décrit comme massif par des témoins sur place, fait craindre une nouvelle escalade militaire dans une zone déjà fragilisée par des affrontements à répétition.
Ces mouvements interviennent pourtant quelques jours seulement après la signature à Washington d’un accord de paix entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, un geste diplomatique qui avait nourri l’espoir d’un apaisement dans l’Est du pays.
Mais pour des analystes locaux, ces renforts constituent un signal contraire et pourraient indiquer la préparation de nouvelles offensives par les rebelles.
La situation reste particulièrement difficile pour les populations civiles. À Kibati et dans les villages environnants, les combats récurrents entre les rebelles et les groupes d’autodéfense wazalendo ont poussé de nombreux habitants à abandonner leurs foyers.
Certains se sont réfugiés dans la brousse, d’autres ont rejoint des localités jugées plus sûres, laissant derrière eux maisons, champs et bétails.
Alors que les tensions persistent, les habitants attendent toujours les premiers effets concrets de la diplomatie engagée à Washington. Sur le terrain, la peur l’emporte pour l’instant sur l’espoir de paix.
