Malgré la signature, le 4 décembre dernier à Washington, d’un accord présenté comme un engagement historique vers la paix entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, sous la médiation du président américain Donald Trump, l’est de la République démocratique du Congo continue de sombrer dans l’insécurité.
Dans la province du Sud-Kivu, la situation s’est brutalement détériorée ces dernières heures. La localité stratégique de Bwegera est tombée dans la soirée de dimanche 7 décembre 2025 entre les mains des rebelles du M23, marquant un nouveau revers pour les forces loyalistes déjà sous pression dans plusieurs axes de la Plaine de la Ruzizi.
Ce lundi 8 décembre, c’est Sange, située sur la route nationale menant vers Uvira, qui a, à son tour, basculé sous contrôle rebelle. Selon des sources locales, des tirs nourris ont été entendus tôt dans la matinée, provoquant un mouvement massif de populations civiles vers des zones supposées plus sûres. Des familles ont été aperçues fuyant à pied, certaines sans avoir pu récupérer leurs biens.
Ces nouvelles avancées du M23 interviennent dans un contexte où la population, déjà meurtrie par des années de violences, espérait une désescalade après les engagements pris à Washington. Sur le terrain, les habitants se sentent une fois de plus abandonnés face à des groupes armés qui gagnent du terrain, malgré les déclarations politiques et les efforts diplomatiques annoncés.
Les autorités provinciales et nationales n’ont pas encore réagi officiellement à ces deux chutes successives. Cependant, des sources sécuritaires indiquent que des évaluations sont en cours pour tenter de contenir la progression rebelle le long de l’axe routier stratégique Bukavu-Uvira.
Alors que les combats se rapprochent de zones densément peuplées, les organisations humanitaires alertent déjà sur le risque d’une nouvelle crise de déplacés dans une région déjà fragilisée.
GB
