Un nouveau cycle de discussions entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et la rébellion de l’AFC/M23 doit s’ouvrir dans les tout prochains jours à Doha, au Qatar.
L’annonce a été faite ce mardi 09 décembre 2025, par Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint du mouvement rebelle, lors d’une conférence de presse tenue à Goma, au Nord-Kivu.
Selon lui, cette nouvelle convocation du médiateur qatari intervient dans un contexte marqué par une escalade des violences sur plusieurs lignes de front, aussi bien au Nord-Kivu qu’au Sud-Kivu.
Les combats, particulièrement intenses ces dernières semaines, ont permis au mouvement rebelle d’élargir son contrôle territorial dans la plaine de la Ruzizi, faisant planer la menace d’une avancée vers la ville d’Uvira, encore sous contrôle du gouvernement congolais.
Bertrand Bisimwa affirme que l’objectif de cette session à Doha sera de revenir sur les récents développements militaires et de rappeler à Kinshasa ses engagements précédemment pris dans le cadre de la médiation qatarie.
« Notre délégation se prépare à rejoindre Doha. Nous y sommes invités pour discuter des derniers événements et mettre Kinshasa face à ses responsabilités. Il est temps que les engagements pris soient respectés afin de garantir que nous construisons réellement la paix », a-t-il déclaré.
Ce nouveau rendez-vous intervient alors que plusieurs mécanismes approuvés par les deux parties, notamment l’échange de prisonniers, la vérification du cessez-le-feu et d’autres dispositifs techniques, restent en grande partie inappliqués.
Pourtant, ils faisaient partie d’un accord-cadre censé ouvrir la voie à des discussions plus approfondies sur les causes profondes du conflit à l’est du pays.
Malgré les multiples sessions de dialogue organisées ces derniers mois sous la facilitation de Doha, les mesures convenues n’ont pas encore été opérationnalisées, maintenant un climat de méfiance et d’incertitude entre les deux camps.
Alors que le Qatar tente une nouvelle fois de ramener les protagonistes autour de la table, les réalités du terrain compliquent davantage les perspectives de trêve.
Les gains territoriaux de l’AFC/M23 au Sud-Kivu, conjugués aux difficultés des forces gouvernementales à stabiliser les zones affectées, interrogent sur la marge de manœuvre réelle des futures négociations.
Le prochain round de Doha est ainsi présenté comme une étape décisive dans la relance du processus de paix, dans l’espoir de mettre fin à un conflit qui continue de s’étendre et de fragiliser davantage les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
