La ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a appelé ce mercredi 10 décembre 2025, les États-Unis à renforcer les sanctions ciblées contre le Rwanda, alors que les rebelles du M23 soutenus par Kigali progressent vers une ville stratégique proche du Burundi.
Selon la ministre congolaise, des mesures ciblant « les individus dans la chaîne de commandement » et certaines institutions, comme l’armée rwandaise, sont nécessaires pour limiter la capacité du Rwanda à se procurer des armes et restaurer la crédibilité des efforts de médiation menés par Washington.
« Il ne suffit pas de condamner ou d’être préoccupé. Nous comptons les milliers de morts, et l’inquiétude n’est pas le problème », a-t-elle souligné.
Cette demande survient quelques jours après la rencontre à Washington entre le président congolais Félix Tshisekedi, son homologue rwandais Paul Kagame et le président américain Donald Trump, lors de laquelle les deux pays avaient réaffirmé leur engagement envers un accord de paix négocié par les États-Unis.
Le Rwanda nie tout soutien au M23, affirmant que ses troupes interviennent uniquement pour des « mesures défensives ».
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, estime que de nouvelles sanctions ne mettraient pas fin aux combats et attribue l’escalade à un manque de volonté politique de Kinshasa pour appliquer les accords de paix et respecter un moratoire sur les frappes aériennes.
Les Nations Unies estiment qu’environ 200 000 personnes ont fui leurs foyers ces derniers jours et que plusieurs dizaines de civils ont été tués, renforçant les inquiétudes sur une issue pacifique dans l’est du Congo.
