Les États membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs (GCI) ont exprimé leur vive inquiétude face à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo.
Dans un communiqué conjoint publié mardi 9 décembre 2025, ces pays dénoncent la reprise des violences et la nouvelle offensive du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, dans les environs de la ville d’Uvira, au Sud-Kivu.
Signé par les gouvernements des États-Unis, de la Belgique, du Danemark, de l’Union européenne, de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède, de la Suisse et du Royaume-Uni, le document met en garde contre un risque sérieux de déstabilisation régionale, notamment en raison de la proximité de la zone des combats avec le Burundi.
Le Groupe de coordination des opérations (GCO), cadre opérationnel du GCI présidé par l’Allemagne, se dit particulièrement alarmé par l’utilisation accrue de drones d’attaque et de drones suicides dans le conflit.
Selon le communiqué, cette évolution constitue une escalade significative des hostilités et représente une menace directe pour les populations civiles.
« Le GCI exhorte le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF) à cesser immédiatement leurs opérations offensives dans l’est de la RDC, en particulier au Sud-Kivu. Il appelle également les RDF à se retirer du territoire congolais conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, et le M23 à respecter ses engagements pris dans le cadre de la Déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025 », indique le communiqué.
Le GCI appelle l’ensemble des parties au conflit à honorer leurs obligations en matière de protection des civils, à respecter l’intégrité territoriale de la RDC et à se conformer pleinement à la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il insiste également sur la nécessité de respecter les engagements issus des Accords de Washington, signés le 4 décembre 2025, ainsi que ceux de l’Accord-cadre de Doha du 15 novembre 2025.
Les signataires exhortent en outre les acteurs impliqués à éviter toute rhétorique ou action susceptible d’aggraver la situation sécuritaire, avertissant que toute nouvelle escalade pourrait compromettre les avancées diplomatiques récemment obtenues.
Sur le terrain, la situation demeure confuse ce mardi à Uvira, chef-lieu provisoire du Sud-Kivu, toujours sous contrôle du gouvernement congolais.
Alors que la rébellion de l’AFC/M23 poursuit sa progression dans la région, des sources humanitaires font état de l’arrivée de plus de 20 000 déplacés congolais à Bujumbura, au Burundi voisin.
Cette évolution intervient au lendemain de l’entérinement des Accords de Washington entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide de l’administration américaine.
Malgré ces engagements diplomatiques, l’AFC/M23, appuyée par l’armée rwandaise selon Kinshasa, continue d’avancer au Sud-Kivu, avec l’objectif affiché d’atteindre Uvira, devenue capitale provinciale après l’occupation de Bukavu.
Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir activement l’AFC/M23 en violation des engagements pris dans les processus diplomatiques en cours.
De leur côté, les autorités locales affirment multiplier les dispositions sécuritaires pour empêcher la chute d’Uvira, tout en tentant de rassurer une population de plus en plus inquiète.
