La ville d’Uvira, centre urbain stratégique de la province du Sud-Kivu, est tombée aux mains des rebelles de l’AFC/M23 dans la nuit du mardi 9 décembre 2025, selon plusieurs sources locales dignes de foi.
Cette évolution marque une étape critique dans l’escalade du conflit armé qui secoue l’est de la République démocratique du Congo.
La prise de la cité est intervenue à l’issue de violents combats opposant les insurgés aux Forces armées de la RDC (FARDC), jusque-là appuyées par la Force de défense nationale du Burundi (FDNB).
Le retrait de cette dernière laisse désormais l’armée congolaise sans allié militaire opérationnel majeur dans cette zone stratégique.
Située à la croisée des axes reliant le Sud-Kivu au Burundi et à la Tanzanie, Uvira constituait un point névralgique du dispositif sécuritaire gouvernemental.
Sa perte affaiblit considérablement la posture défensive des FARDC et ouvre de nouvelles voies de progression pour les combattants de l’AFC/M23.
Sur le plan humanitaire, la situation se dégrade rapidement. De nombreux habitants ont fui la ville dans la précipitation, craignant des violences imminentes.
Les organisations humanitaires locales alertent déjà sur l’urgence d’une assistance, notamment pour les personnes déplacées.
Cette avancée rebelle relance le débat sur l’efficacité de la stratégie essentiellement militaire adoptée par les autorités de Kinshasa.
Malgré les opérations lancées et les appuis régionaux, les revers successifs des FARDC révèlent les limites d’une réponse strictement armée face à un mouvement rebelle structuré et mobile.
Dans ce contexte, les appels se multiplient — tant au sein de la classe politique congolaise qu’au niveau de la communauté internationale — en faveur d’une solution politique et diplomatique inclusive, capable de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité persistante à l’est du pays.
La chute d’Uvira s’inscrit ainsi dans une dynamique inquiétante d’aggravation de la crise sécuritaire.
Elle survient peu après d’autres pertes territoriales dans la plaine de la Ruzizi, tandis que les civils continuent de subir les conséquences d’un conflit sans perspective immédiate de résolution.
