Après plusieurs jours d’attente à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi, plus de 500 ressortissants burundais vivant et travaillant à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, ont finalement pu regagner leur pays dimanche 14 décembre 2025.
Ces Burundais avaient été bloqués au poste frontalier de Kavimvira depuis près de trois jours, à la suite de la prise de contrôle de la ville d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23 le 10 décembre dernier.
Épuisés et inquiets, hommes et femmes faisaient la queue dans l’espoir de traverser la frontière et de retrouver leurs familles.
Plusieurs témoignages font état d’un départ précipité et forcé. « Les gardiens de la maison où je travaillais ont fui, et mes employeurs m’ont abandonnée. Je suis restée seule sans savoir quoi faire », raconte une femme burundaise.
Une autre explique qu’elle exerçait des activités commerciales dans le quartier Nyamyanda à Uvira : « Nous étions nombreux, des commerçants burundais. Nos familles ont eu peur pour nos vies. Nous ne fuyons pas, nous rentrons chez nous en attendant de voir si un retour sera possible ».
Le rapatriement de ces ressortissants burundais a été rendu possible à la suite de négociations entre l’AFC/M23 et les autorités de Bujumbura. Toutefois, ce retour s’effectue dans un climat diplomatique tendu, le Burundi étant accusé de soutenir les FARDC dans les combats contre le mouvement rebelle dans le Sud-Kivu.
Pendant ce temps, plusieurs dizaines de Congolais restent bloqués du côté burundais, dans l’attente de pouvoir rentrer en RDC.
L’AFC/M23 rejette toute responsabilité dans ces difficultés de circulation, affirmant que la frontière demeure ouverte du côté congolais, mais fermée par les autorités burundaises.
Cette situation met une nouvelle fois en lumière les lourdes conséquences humaines du conflit armé dans l’est de la RDC, où les civils, étrangers comme nationaux, continuent de payer le prix de l’instabilité sécuritaire.
