La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a insisté lundi 15 décembre 2025, sur le rôle central de la Belgique dans le débat sur l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine.
À trois jours d’un sommet européen décisif, elle a déclaré qu’il est indispensable que la Belgique soit pleinement associée à toute décision, soulignant qu’aucune option crédible ne peut aboutir sans son accord.
Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, la Haute représentante a rappelé que la solution la plus réaliste reste un prêt accordé à l’Ukraine, adossé aux actifs de la Banque centrale de Russie immobilisés dans l’UE.
Une grande partie de ces fonds est conservée chez Euroclear, à Bruxelles, ce qui confère à la Belgique un rôle stratégique dans ce dossier sensible.
Toutefois, Kaja Kallas reconnaît que les discussions deviennent de plus en plus complexes et qu’aucun consensus n’a encore été trouvé.
L’autre option envisagée — un nouvel emprunt commun européen — se heurte à l’exigence de l’unanimité.
La Hongrie y est opposée, tout comme plusieurs pays dits « frugaux », traditionnellement réticents à l’endettement collectif.
Même si la procédure de majorité qualifiée pourrait théoriquement s’appliquer au prêt de réparations, la diplomate estonienne estime qu’avancer sans la Belgique serait extrêmement difficile, étant donné la concentration des actifs russes sur son territoire.
Kaja Kallas a également lancé un appel à l’unité, en particulier aux États membres les plus éloignés géographiquement de la Russie.
Selon elle, certains pays sont plus familiers des menaces russes que d’autres, mais l’unité européenne demeure la meilleure réponse face à ces pressions.
Les dirigeants de l’Union européenne se réuniront jeudi pour débattre du financement de l’Ukraine pour les années 2026 et 2027, un rendez-vous crucial qui pourrait marquer un tournant dans le soutien financier européen à Kiev.
