En pleine montée des tensions dans l’Est de la RDC, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, effectue une visite stratégique à Goma, placée sous le signe de l’écoute et du dialogue.
À quelques jours de son briefing au Conseil de sécurité, Mme Keita rencontre ce vendredi 13 juin 2025, les responsables de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), groupe armé accusé de nombreuses exactions dans la région.
Cette entrevue, selon ses propos, s’inscrit dans la continuité des efforts conjoints engagés ces derniers mois, notamment en collaboration avec le CICR, le gouvernement congolais, l’AFC/M23 et la MONUSCO elle-même.
Un fait marquant ressort : 1 359 éléments des FARDC et de la PNC sont transférés de Goma à Kinshasa, dans une opération facilitée par les mêmes acteurs, dont les rebelles du M23/AFC.
Ce déplacement soulève de nombreuses interrogations sur l’équilibre des forces à Goma et sur les garanties sécuritaires pour les populations civiles.
Bintou Keita affirme que la MONUSCO reste engagée dans tout processus de désescalade, et se dit prête à soutenir toute initiative de paix en cours.
De leur côté, les leaders de l’AFC/M23 expriment leur volonté de trouver une solution pacifique à la crise.
Mais dans les rues de Goma et au sein de l’opinion publique congolaise, cette démarche suscite une vive polémique.
Pour certains, il s’agit d’une tentative légitime de ramener la paix ; pour d’autres, une dangereuse légitimation d’un groupe armé responsable de graves violations.
Alors que les regards se tournent vers New York pour le prochain rapport de Mme Keita, une question brûle les lèvres : Paix durable ou pacte avec l’instabilité ?