Le gouvernement de la République démocratique du Congo et le gouvernement de la République du Rwanda s’engagent vendredi 25 avril 2025, à ouvrir une voie vers la paix, la stabilité et le développement économique intégré dans l’est de la RDC, ainsi qu’à la reprise de relations bilatérales normales. La signature du présent document confirme leur engagement politique en ce sens.
Les deux parties reconnaissent mutuellement leur souveraineté et leur intégrité territoriale, et s’engagent à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, fondés sur la diplomatie et la négociation, plutôt que par la force ou des discours hostiles.
Elles respectent leurs frontières respectives et s’abstiennent de toute action ou déclaration remettant en question leur validité. Chaque gouvernement conserve son droit souverain de gouverner son territoire sans ingérence de l’autre.
Les participants reconnaissent leurs préoccupations communes en matière de sécurité dans la région frontalière.
Ils s’engagent à les traiter de manière compatible avec le respect de la souveraineté de chacun. Ils considèrent la paix, la sécurité et la stabilité comme essentielles pour stimuler les échanges commerciaux légitimes et renforcer la coopération économique régionale.
Conscients de leur intérêt commun, ils s’engagent à limiter la prolifération des groupes armés non étatiques et à ne pas leur apporter de soutien militaire.
Ils étudient également la possibilité de mettre en place un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire pour lutter contre les groupes armés et les organisations criminelles.
Dans le domaine économique, les deux pays s’engagent à créer progressivement un cadre d’intégration régionale, en s’appuyant sur les efforts existants comme la CIRGL, le COMESA et la CAE.
Ce cadre vise à accroître les échanges, attirer des investissements étrangers et garantir une exploitation transparente des ressources naturelles, grâce à des partenariats mutuellement bénéfiques.
Les participants prévoient le lancement ou l’expansion d’investissements majeurs, notamment en partenariat avec le gouvernement et le secteur privé des États-Unis.
Ils s’engagent aussi à renforcer leur coopération dans des domaines prioritaires comme l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux, la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en minerais, et la formalisation de chaînes de valeur minérales transparentes reliant les deux pays.
Concernant les déplacés et réfugiés, les deux gouvernements s’engagent, avec l’appui des agences des Nations Unies et des organisations humanitaires, à faciliter le retour volontaire et sécurisé des personnes déplacées internes dans l’est de la RDC ainsi que des réfugiés congolais actuellement au Rwanda ou dans d’autres pays, conformément au droit international.
Ils soutiennent également le travail de la MONUSCO dans l’accomplissement de son mandat, notamment la protection des civils et la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Les deux parties s’engagent à faciliter les opérations de la MONUSCO et des mécanismes régionaux, y compris, si nécessaire, un mécanisme de vérification et une force d’interposition pour garantir la bonne foi dans la mise en œuvre des principes adoptés.
Enfin, dans le cadre du Processus de Nairobi et du Processus de Luanda, fusionnés sous l’égide de la CAE-SADC avec l’approbation de l’Union africaine et sous la facilitation du Président Faure Gnassingbé, ainsi qu’en coordination avec les pourparlers de Doha et la coopération avec les États-Unis, les deux pays s’engagent à élaborer un projet d’accord de paix d’ici le 2 mai.
En cas de désaccords sur ce projet, une rencontre entre ministres des Affaires étrangères est prévue à Washington, D.C., sur invitation du département d’État américain, pour poursuivre les discussions.