Le Gynécologue congolais, Prix Nobel de la Paix en 2018, Dr Denis Mukwege, a déclaré ouvertement, ce jeudi 16 juin 2022, son opposition au déploiement dans l’Est de la République Démocratique du Congo d’une force régionale composée des pays à la base de la déstabilisation, d’atrocités et du pillage de ressources du Congo.
« Le déploiement dans l’Est/RDC d’une force régionale composée par des pays à la base de la déstabilisation, d’atrocités et du pillage de nos ressources n’apportera ni la stabilité ni la paix et risque d’aggraver la situation !» A déclaré Denis Mukwege.
Pour Mukwege, « La réforme des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, Police Nationale Congolaise, Agence Nationale de Renseignements s’impose ! »
Dimanche dernier, lors de la visite du couple royal belge à Bukavu (Sud-Kivu), à l’Hôpital Général de Référence de Panzi, Denis Mukwege avait appelé la Belgique à jouer un rôle important pour mettre fin aux violences perpétrées dans les territoires de Nyiragongo et de Rutshuru (Nord-Kivu) par les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda.
Au cours d’une conférence de presse tenue peu avant l’arrivée du couple royal belge à l’hôpital de Panzi, le Prix Nobel de la Paix avait déclaré ce qui suit :
« La Belgique a une expertise sur le Congo et le fait qu’elle a une expertise, lui donne aussi une certaine responsabilité par rapport au Congo. A mon avis, contre la violence qu’il y a dans la partie est de la RDC, la Belgique peut jouer un rôle très important. D’abord, l’agression du Congo par le Rwanda à travers le M23, ce n’est pas une nouvelle chose. On ne peut pas dire qu’on ne sait pas que c’est le Rwanda qui soutient le M23. Ce n’est pas un mouvement spontané ».
« En 2012, quand ils ont attaqué pour la première fois, le président des usa, Barack Obama, avait appelé en public devant les journalistes le président rwandais pour lui demander d’arrêter. Et une semaine après, ce mouvement s’est replié au Rwanda. Cet appel téléphonique nous a donné la paix pendant 10 ans. Et si le mouvement a repris 10 ans après, ce qu’il a repris de quelque part. On ne peut plus continuer à spéculer, qui agresse qui. L’agression est claire, il faut la nommer et la Belgique peut le faire. Après cette dénonciation par le président américain, il a décidé des sanctions. Et ces sanctions ont été emboîtées par certains pays européens et on a vu le résultat. Le résultat, c’est que ce mouvement s’est arrêté pendant 10 ans », a ajouté Dr Denis Mukwege.
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